Escalade dans le Hoggar

Sahara Sud, Algérie

J’avais entendu parler avec envie de ce séjour proposé par mes copains de Montagnes de Corse l’année passée et au mois d’août, autour d’une pizza à Martigny, j’apprend qu’il aura à nouveau lieu cette année. Je n’ai plus trop ni de vacances ni de finances, mais en faisant les fonds de tiroirs à droite et à gauche, j’arrive à m’arranger. Reste à motiver une 4 ème luronne à se joindre à la troupe: je dois reconnaître que c’était le plus facile, Barbara ne s’est pas trop fait prier !

Les deux autres participants sont d’une part Pauline, avec qui j’ai partagé la fantastique aventure de la patrouille des glacier en 2018 et Stéphane, breton de son état que personne ne connaît encore, mais qui ne peut pas être un mauvais bougre. Quand on s’embarque pour une semaine en itinérance dans le désert, on est forcement un bon gars.

Un premier vol nous mène à Alger où nous passons sans trop d’encombres les innombrables et peu compréhensibles formalités d’entrées sur le territoire algérien. Cédric nous a tellement mis en garde contre ces étapes que finalement, ça nous paraît pas si horrible. Les copains arrivent par des vols de Marseille et Paris et nous nous retrouvons tous au terminal domestique. On repart pour un p’tit tour de formalités, de p’tites fiches à remplir et de contrôles de sécurité. Notre vol pour Tamanghasset est annoncé porte 17 mais il ne s’y passe rien, à part l’annonce sur le moniteur. Quand on va se renseigner, on nous dit: « ah ben non, pour Tam c’est porte 14! » ah ben évidemment !

La moitié de l’avion embarque, puis tous le monde débarque … on y pige rien. Finalement on embarque et on décolle, on arrivera à Tam avec une petite heure de retard. Quelques formalités plus tard, on retouve Fouzi et Khaya, nos anges gardiens de l’agence locale, qui nous emmènent à notre hôtel, sous escorte de la police. On n’a pas besoin de se faire prier pour aller dormir, il est 2h15 du matin.

On se retrouve à 8h pour un p’tit dej et pour prendre la route pour le désert. On file plein nord, il ne nous faut que quelques minutes pour sortir de la ville et se retrouver au milieu de nul part. C’est beau !! On fait un arrêt en route pour voir des peintures rupestres. On est admiratifs de tout ce qui nous entoure et spécialement des fleurs roses qui émergent de partout. Fouzi nous explique qu’il a plu 37 jours cet été, vraiment beaucoup pour la région. Cela a permis à cette végétation de fleurir et de donner cette teinte unique au désert.

Nous arrivons au pied de notre voie du jour après quelques heures de route. Le sommet s’appelle Sawinan, c’est une belle tour sortie de nulle part. Je grimpe dans la première cordée avec Cédric et Pauline. Les trois premières longueurs sont faciles, la 4ème grimpe un peu plus mais ça va, c’est très beau, dans un magnifique dièdre. Puis, il ne reste qu’une courte longueur pour sortir au sommet. Nous avons une vue incroyable sur les sommets de Tizouyag que nous ferons demain et sur notre camps de ce soir.

Nous descendons en rappel et gagnons notre camp. On a chacun notre tente, avec un matelas un sac de couchage et une couverture. J’ai pris mon matelas gonflable et je le rajoute. Je suis top confort. On mange une bonne soupe et ensuite on a droit à du poulet, c’est royal. Biensur la soirée se termine par un thé autour du feu. On ne se fait pas prier pour aller se coucher, la courte nuit de la veille a laissé des traces et on veut être en forme pour la belle journée du lendemain.

Lundi, on prend le petit déjeuné à 8h et on part pour le sommet de Tizouyag sud. Dans le topo, c’est marqué qu’il ne faut pas être gros pour passer dans la chatière de la deuxième longueur. Autant dire que j’ai psychoté toute la nuit en m’imaginant rester coincée dans un trou pour le restant de mes jours. Mais non en fait, c’est le topo qui était un peu exagéré. Même moi j’ai réussi à passer, autant dire que c’est accessible à n’importe quel gabarit.

La suite est génialissime, des murs raides à petites mais nombreuses prises, on s’éclate. Bon la sortie au sommet m’a fait un peu couiner, mais ce n’était pas long. Tellement mythique ce sommet, je suis trop heureuse d’être là. On passe un bon moment au sommet, on profite d’être là et sachant qu’on ne reviendra pas trainer nos chaussons dans le coins d’aussi tôt. La descente se fait à pieds, c’est de la désescalade dans des blocs. C’est pas trop dur mais on est bien contents d’avoir Manu et Cédric pour chercher le chemin (et pour raconter des conneries).

Après un p’tit thé au gingembre et un goûter, on part en voiture puis à pieds jusqu’à l’ermitage du Père de Foucault. On visite le lieu et on attend le coucher du soleil pour faire des photos. Il y a une dizaine d’autres personnes, des Algériens et des Jordaniens. En plus de profiter d’un paysage à couper le souffle, on aura des échanges super interessants avec toutes ces belles personnes. On revient au camps de nuit en chantant Enrico Macias à tue-tête dans la voiture de Fouzi.

J’ai essayé de filmer un peu, pour compléter mon récit. Les images faites à la GoPro dans les voies ne sont pas géniales, mais j’ai monté ce que j’ai pu dans ce petit Vlog sans prétentions.

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