Escalade dans le Hoggar, l’odyssée continue

J’ai bien dormi même si mon matelas gonflable est définitivement mort, la faute aux épines du diable, des espèces de petite boules ultra piquantes qui s’insèrent partout. Moi qui voulais faire la maline, tant pis pour moi !

On reprend la route ce matin et on commence par aller se promener dans une oasis très belle et à l’eau très froide. Normalement ça ne me dérange pas mais là, je me suis contentée de me laver les pieds, les mains et la figure, ce qui est déjà pas mal.

Ensuite, on nous dépose dans un oued au pied d’Adaouda, une magnifique tour de roche. Les gars montent le camps pendant qu’on va grimper. Les deux premières longueurs se passent nickel. La troisième est une bonne 6a, je tire sur le friend pour passer et c’est cool. Après que les 4 aient tiré dessus par contre, impossible de le ressortir. Adieu petit violet, je suis sure que tu feras le bonheur de pleins d’autres grimpeurs 😅😂.

La longueur suivante est trop géniale, elle mérite le titre de longueur de la semaine selon mon classement personnel ! Puis le rocher devient moins bon et le but sera surtout de ne pas déverser des tonnes de gravillons sur les copains qui suivent. On s’en sort pas trop mal et on arrive au sommet.

La descente se fait en rappel sur des relais tout à fait corrects (rien à voir avec la Jordanie ndlr).

Le lendemain, départ pour Tissalatine avec un arrêt peintures rupestres au passage. Le paysage est complétement différent avec d’énorme dômes de granite, ça va être sympa aussi ! Pauline renonce à grimper aujourd’hui, la faute à une vilaine douleur au pied. Bon la dalle en second, c’est chouette. Pas besoin de me prendre la tête, j’ai bien du plaisir avec ces loustics, on se marre bien. La descente se fait à pieds en zigzaguant dans des blocs qui tiennent à la force du saint esprit, c’est vraiment cool.

La nuit a été un peu mouvementée avec notre cook qui a dû se faire amener à l’hôpital de Tam au milieu de la nuit, heureusement qu’on était pas trop loin. On ne sait toujours pas vraiment ce qu’il a eu, mais il était de nouveau sur pieds le jour où on est parti.

Le jeudi matin, on part pour une petite voie super chouette de 3 longueurs. On nous a bien demandé de ne pas traîner, car on a pas mal de route à faire. Après un super lunch, on s’installe dans les bagnoles et c’est parti pour 250km de route sur la Transsaharienne. C’est trop mythique. On passe un panneau: « Alger 1850km ». Ah ouai, quand même.

On arrive à un check point et Khaya n’est pas sûr du tout qu’on puisse passer. « Soit on passe, soit on rentre à Tam » … ok. Après pas mal de palabres, on a le droit de continuer, youhou ! A nous Tessnou !

On s’arrête dans un café un peu glauque. On doit attendre les militaires. Une fois de plus on n’a pas tout compris le pourquoi du comment, il faut définitivement oublier nos façons de penser d’occidentaux. Les miliaires arrivent, tout sourire, serrent la main de nos guides, saluent tout le monde, et nous laisse continuer. Cette fois on quitte la route pour quelques kilomètres dans le sable et on pose le camps au pied d’un immense dôme qui porte le nom d’Elephant et qu’on gravira le lendemain.

Fouzi essaie de nous faire planter nos tentes selon un schéma en L qu’il a décidé, mais ce soir on n’en fait tous qu’à notre tête et on s’éparpille partout. Il est un peu dépité par notre manque de rigueur, mais que voulez-vous, on devient tous les jours un peu moins européens !

Dernier jour de grimpe: une dalle magnifique ! Une longueur est équipée avec des points tous les 2 mètres et pour les dernières trois longueurs, c’est un point tous les 60 mètres…. J’admire vraiment Cédric, seul au bout de la corde, qui fait l’essuie-glace pour chercher le spit… Ah mon dieu. Le sommet est lunaire, c’est magnifique de se balader là dessus. La descente est pas toute simple dans un chao de blocs, c’est splendide. Cédric, mon idôle, part en courant pour chercher la voiture et nous épargner une bonne heure de marche en plein cagnard. Vu les discussions qu’on a eues durant cette descente, je pense que le soleil nous avait déjà pas mal atteint les neurones.

Mais ce qui se passe dans le Hoggar reste dans le Hoggar 😉

On passe notre dernière soirée selon un rituel bien établi, au coin du feu. Le lendemain matin, on est bien nostalgiques de quitter ce lieu, s’il n’y avait pas la perspective d’une douche, je crois bien qu’on serait encore en train de faire trainer le temps à faire nos bagages.

Après la route de retour, la douche, la visite du bazar de Tam, une petite nuit dans l’avion, je quitte les copains à l’aéroport d’Alger. J’ai décidé de passer un jour de plus dans la capitale algérienne, et je vous raconte ça ici.

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