Tiefenbach en solo: Neige parfaite et temps pour moi !

Pål est encore en Norvège en ce début d’année. Je suis rentrée travailler, mais on a reçu un jour de congé en plus. Bref, je me retrouve avec quelques jours off à la suite. Je sais d’expérience que si je reste à la maison, la probabilité que je passe ces précieux jours de congé à ne rien faire sur mon canapé est très élevée, et je ne veux pas prendre le risque. Je décide donc de bouger : je trouve une place pour le vendredi soir à Blatten et une pour le samedi soir à Tiefenbach, dans le canton d’Uri.

Après une super journée le vendredi à Belalp, je pars tôt le samedi matin pour Oberwald, où il fait déjà -18° et où les couleurs sont hallucinantes. Je laisse la voiture à la gare : il n’y a pas vraiment de places de parking, mais un gentil chauffeur de bus m’indique où je peux la laisser. En 20 minutes, le train traverse le tunnel de la Furka, et me voici du côté uranais.

Il ne fait pas plus chaud ! Je ne traîne pas trop et me mets en route. Après une petite heure dans ce congélateur, j’arrive enfin au soleil. Quel bien ça fait ! Il n’y a pas beaucoup de monde, mais tout le monde suit la trace en direction de Tätsch. Je trace droit en haut, dans des pentes magnifiques, en direction de Ochsenalp et du point 2541 avec son joli cairn. J’avais repéré la descente NE depuis ce point sur la carte, et ça a l’air dément. Cela rajoute 300 m de D+ à la sortie, mais je ne suis pas pressée, alors go !

La descente est génialissime. Je suis seule : il y a 6-7 traces dans la combe, mais encore largement de quoi faire la mienne. Trop, trop cool.

Arrivée en bas, la façon la plus simple de sortir de là est de passer par la cabane Albert Heim (enfin, juste au petit col en dessous). Je suis seule dans ce vallon que j’avais déjà emprunté lors de la Haute Route Uranaise et que j’adore. Je profite pleinement de ce moment de calme et d’introspection, même si les jambes commencent à se faire lourdes.

L’arrivée au petit col marque aussi mon retour au soleil. J’enlève les peaux une dernière fois et cherche une jolie petite pente pour me faire plaisir avant de me laisser glisser sur le grand plat jusqu’à Tiefenbach.

L’hôtel de Tiefenbach est super confortable et on y mange divinement bien. En plus, je retrouve une pote qui est là avec un groupe, et je m’incruste avec eux pour le souper : c’est quand même plus sympa. C’est une chouette équipe, et on se marre vraiment bien. Le soir, quand il faut regagner mon bâtiment pour dormir, c’est tempête de neige. Toute la nuit, j’entendrai le foehn rugir dehors, et le matin, pas de miracle. Si le vent a légèrement diminué, il pleut… Bon, du moment que je suis là, je tente quelque chose ! Je me dis que je vais aller prendre le café à Albert Heim, mais après une petite heure à tracer dans de la neige mouillée, avec des sabots de 200 kg sous chaque pied et trempée jusqu’à l’os, je jette l’éponge.

Je descends à Realp où je retrouve les copains de la veille pour un café avant de reprendre le train pour le Valais.

Ce week-end à Uri m’a rappelé que l’essentiel n’est pas la météo, mais ces instants suspendus dans le blanc immaculé, où le silence et l’effort laissent place à une douce harmonie intérieure. Même sous la pluie, la montagne reste un refuge.

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