Bernoises 2024

Le cul bordé de nouilles, je vous dis ! Il a fait dégeulasse jusqu’au mercredi, on est parti du jeudi au dimanche, et il refait dégeu le lundi. On aura vraiment eu une météo de rêve durant ces 4 jours, le challenge aura surtout été de se protéger au mieux du soleil et de s’échanger les meilleurs trucs pour se rafraichir. Essayez d’ouvrir votre braguette, ça marche ! 🤣

Jeudi: Jungfraujoch – Louwihorn – Konkordia

Vendredi: Konkordia – Grünhornlücke – Wyssnollen – Finsteraarhornhütte

Samedi: Agassizhorn – Oberaarjochhütte

Dimanche: Vorderes Galmihorn – Bächilicke – Reckingen

Jungfraujoch – Louwihorn – Konkordia

Départ d’Aigle à 5h15. On est tous beaux excités à l’idée de passer quatre jours là-haut. On est 9 pour cette Haute Route Bernoise que je co-organise avec Nathalie et Maurice pour les copains du CAS Monthey. Les cabanes étaient réservées depuis des mois et c’est un p’tit miracle de tomber pile-poil dans cette belle fenêtre météo, avec en plus des glaciers bien bouchés et en super conditions.

Le programme du premier jour consiste à rejoindre la cabane Konkordia en passant par le Louwihorn.

Deuxième virage à la sortie du Jungfraujoch …. Elliot pète son bâton. Pété en deux …. ça commence bien cette histoire. Heureusement, on a des ingénieurs dans l’équipe (et pas que des bécasses avec deux mains gauches pleines de pouces comme moi) qui font une réparation avec une vis à glace, réparation qui tiendra les 4 jours.

Après ce petit contre temps, on monte tranquille au Louwihorn, à plus de 3700m d’altitude. On ressent un peu les effets de l’altitude, mais rien de bien méchant. Dans la descente, en super conditions, Salvat perd un ski qui file droit en bas. Heureusement qu’une partie de l’équipe, qui est déjà plus bas, arrive à le stopper. Le pauvre en sera quitte pour une petite descente sur une jambe qui aura le mérite de lui muscler le quadriceps pour la suite.

Après un bon pique-nique et une séance de pousse bâton, on remet les peaux pour traverser Konkordiaplatz et on se motive pour monter les marches de Konkordia pour notre premier apéro du séjour.

Konkordia – Grünhornlücke – Wyssnollen – Finsteraarhornhütte

Rituel du matin à Konkordia, descendre les escaliers. C’est surtout les parties avant et après les escaliers en caillebotis qui sont à prendre avec des pincettes, c’est bien gelé aux premières lueurs du jour.

On met les peaux sur le plat et on entame la montée à la Grünhornlücke. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on ne pète pas le feu, on arrive au col avec un retard considérable sur l’horaire prévu. Décision est prise d’emmener deux copains à la cabane afin de les ménager pour qu’ils continuent à avoir du plaisir les jours suivants.

Le reste de la troupe part au Wyssnollen, une bosse sans prétention mais où on fera du chouette ski. On aura surtout tout loisir d’observer des traces de descente droit en bas la face NE du Grosses Wannenhorn, y en a vraiment qui viennent d’une autre planète.

Je la rote dans dernière montée (plate) sur la cabane Finster, il fait une cuite de tous les diables, je mets des poignées de neige sous mon casque pour essayer de maintenir une température corporelle acceptable. Heureusement une fois de plus, je suis sauvée par l’apéro.

Agassizhorn – Oberaarjochhütte

Je suis trop contente de partir faire ce sommet. Le pauvre, toujours dans l’ombre de son grand, beau et prestigieux voisin le Finster ! C’est vrai qu’avec ses 3946m, il n’atteint pas la barre fatidique des 4000.. mais ça commence à changer, les 39XX sont en train de gagner leurs lettres de noblesse, j’en veux pour preuve le projet d’Anastasia qui recense et documente les 24 sommets de Suisse entre 3900 et 3999.

On fait un dépôt de matériel près d’un caillou sur le glacier et on entame notre montée. On doit rapidement mettre les couteaux, c’est béton. On fait une pause sur le plat avant le col, j’ai vraiment besoin de sucre. Le sommet à l’air en condition, c’est bien enneigé mais on se dit que si la neige n’est ni trop molle ni trop dure, ça devrait le faire.

Le haut fait plus de 45° et ne sachant pas comment serait la neige, on décide de laisser les skis au pied de la face. On commence à monter, Mathilde-la-Machine à la trace. On tente quelques passages sur l’arête même dans les rochers, mais c’est délité et péteu. On est mieux dans la neige, ça va bien.

Du sommet, la vue sur le Finster est grandiose. Plusieurs autres cordées partent à ski du sommet. Le haut est encore bien dur, il faut être à son affaire. Mais c’est nettement plus rapide que nous à pied 😅.

De retour aux skis, on se fait une super descente et une belle pause à notre dépôt de matériel. On repart à plat sur ce glacier de Fiesch interminable, et on repeaute pour attaquer la montée à l’Oberaarjochhütte. Haut les coeurs! plus que 600 de D+ et genre 3000 km de plat. Il fait ultra chaud, on partage nos meilleures astuces pour avoir frais:

– « Mouille ton beuf »

– « Enlève ton collant »

– « Marche la braguette ouverte ! » (🤷‍♂️)

Chacun s’enferme dans sa bulle et essaie de se motiver comme il peut, quand tout à coup …

… Maurice propose une variante en rajoutant une montée de 500m jusqu’au Galmihorn. Et vous savez quoi ?? Il a même trouvé 3 personnes motivées à l’accompagner ! Inutile de vous dire que je ne fais pas partie de ceux-là 😂 . Les 5 petits joueurs de l’équipe donc, on continue notre petit bonhomme de chemin jusqu’au col, puis on grimpe les derniers mètres sous la cabane avec l’énergie du désespoir et la motivation de la petite mousse qu’on entend crépiter !

On est accueilli par SRF qui tourne l’émission « Hüttengeschichte » et filme notre arrivée. Euh …. Vous vous rappelez l’histoire de la braguette ouverte ?

Vorderes Galmihorn – Bächilicke – Reckingen

Dernier levé aux aurores. Bien sûr, on se réjouit de prendre une douche, mais on a aussi envie de profiter de cette ambiance magnifique le plus longtemps possible. Je m’empreigne autant que faire se peut de cette magnifique ambiance du matin, quand l’air est frais, les couleurs magiques et les crampons font « crounch crounch » dans la neige dure, c’est trop le kiff.

On prend quelques photos avant de nous mettre en route direction le Galmihorn. La montée passe hyper vite, on est au sommet avant de s’en rendre compte. On visait 10h pour entamer la descente, mais on est prêts à 8h50 et il y a un p’tit vent frais au sommet, personne n’a envie de faire de vieux os ici. Maurice part en tête dans la descente et nous trouve une neige de malade, tout juste revenu comme il faut. Euh mais euh, c’est trop cool. Jusqu’aux digues à environ 2000m, on fait du super ski. Après, c’est du ski combat, au fond d’un vallon et sur un cône d’avalanche, quasiment jusqu’à Reckingen. On marche 20 minutes à peine, le 14 avril ! A10h15, on est assis dans un champ à manger tout ce qui nous reste de pique-nique. « J’ai un demi sandwich au salami de la Finster, quelqu’un veut partager ? »

Pas de quoi s’acheter ne serait-ce qu’une p’tite boisson à Reckingen un dimanche. Il faudra attendre la gare de Viège pour dévaliser le Coop Pronto. Merci à toute l’équipe pour ces quatre jours là-haut, c’était inoubliable !

Photos: Mathilde, Maurice, Nathalie, Pål et moi.

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