Je suppose qu’on a tous un sommet qui nous fait rêver, vibrer et dont on espère secrètement pouvoir fouler le sommet. Ben moi c’est la Dent Blanche. Cela fait des années que je l’admire au fond de notre vallée et sincèrement, s’il y a encore quelques mois on m’avait dit que je me retrouverai à côté de sa croix sommitale, je n’y aurais pas cru une seconde.
Mais voilà, les rencontres font bien les choses et quand Gérald m’a dit: « la Dent Blanche ? Pas de soucis on y va quand ? » je me suis dit que je pourrais peut-être toucher mon rêve du doigt…

jeudi 30 juillet – Montée à la Cabane de la Dent Blanche
Je passe prendre Gérald au village vers 09.00. Ca fait depuis 5h du mat que je suis réveillée et que je tourne comme une hélice, faisant et refaisant mon sac, rajoutant une pâte de fruit, enlevant un t-shirt, changeant de gants … Heureusement que l’heure du départ à fini par sonner.
On se gare à Ferpècle et on entame la longue montée pour la Cabane de la Dent Blanche. Il ne fait pas grand beau et la température est idéale pour avancer. On n’est pas pressés, on fait deux belles pauses, à Bricola et sur les dalles après avoir traversé le torrent.
On arrive dans l’après-midi à la cabane. Le temps de faire une petite sieste et de profiter du soleil sur la terrasse !





Vendredi 31 juillet
Les guides ont négocié un petit déj à 03.30 au lieu des 04.00 prévus initialement. Il faut dire que la cabane est pleine et que pas moins de 39 personnes, dont 14 cordées avec guide, partent à l’assaut de la Monstreuse Coquette aujourd’hui.
Nous partons en dernier, comme prévu. Les premiers mètres au dessus de la cabane sont vraiment durs, je ne suis pas encore réveillée, je n’ai pas digéré ma tartine, je ne trouve pas mon rythme et j’en chie ! Voir tous les autres partir à toute vitesse me plombe le moral, j’ai juste l’impression de m’attaquer à quelque chose de bien trop difficile pour moi. La force tranquille et la sérénité de Gérald me rassure et petit à petit je m’enferme dans ma bulle et profite à fond de ma course. Il faut dire que nous avons prévu de repasser une nuit à la cabane quoi qu’il arrive, donc nous avons tout notre temps. La météo est stable et il ne fait pas trop chaud.


Le levé du jour et le coucher de pleine lune sur le Mont Blanc sont magiques. Nous avançons à un rythme qui me convient parfaitement, sans stress mais sans trainer non plus. L’escalade est ludique et plaisante, quel bonheur de grimper sans se mettre au taquet !
Nous arrivons au sommet à 08.00, j’ai de la peine à y croire ! J’ai tellement rêvé de ce moment là ! En plus, cerise sur le gâteau, nous sommes seuls au sommet ! Gérald se paie le luxe d’un petit somme et je fais tout mon possible pour ne pas le réveiller afin de prolonger le temps passé là haut. Je n’ai tellement pas envie de redescendre 🙂
La descente se passe sans encombres, j’ai des étoiles pleins les yeux et un sourire idiot. Nous passons une super soirée à la cabane, presque vide ce soir là, en raison du mauvais temps annoncé pour le lendemain.



Samedi 1er août
On quitte la cabane à 07h00 sous la neige. Après 2h40 d’une descente efficace, on fonce à Bex où l’on arrive pile poil pour l’apéro 😀
Merci Gérald !
Topo: http://www.camptocamp.org/routes/54153/fr/dent-blanche-arete-s-voie-normale