Sierre-Zinal 2018


Je dois avouer que je suis arrivée sur la ligne de départ un poil condescendente du style « moi j’ai fait la traversée des Combins le week-end passé alors c’est pas une balade entre Sierre et Zinal qui me fait peur » .. oui bon ben sauf que j’avais oublié que c’est pas vraiment le même sport et que là, il allait falloir que je grimpe un poil plus vite que mon 350m/h de croisière si je voulais arriver à Zinal avant la nuit.

Je savoure le moment du départ, mais sur 10 mètres seulement. La montée de Saint Antoine me prend à froid, je ne suis pas arrivée au premier virolet que j’ai déjà les mollets qui chauffent, ça promet. Je respire correctement et j’arrive à suivre le rythme imposé par les autres sans trop de soucis. Je sonne la cloche de la chapelle … je l’ai fait lors de mes 5 dernières participations, et comme je suis supersticieuse, je suis convaincue qu’il faut que je le fasse si je veux arriver au bout ! N’importe quoi …

Après le ravitaillement de Beauregard, je croise Cindy. Cindy, c’est mon ancienne collègue. Je savais qu’elle participait, mais j’avais perdu tout espoir de la retrouver dans cette foule.
Génial. On papotte on papotte, le temps passe super vite. On arrive à Ponchette en 2h06, et là j’hallucine complètement. Pour info j’avais mis 2h32 lors de ma dernière participation. Quand je vous dis que je viens de loin.

Avec Cindy on ne se quitte plus. Parfois il y en a une qui prend 20 mètres d’avance, mais l’autre rattrape peu après. Entre nous deux, on a des supporters postés tous le long du parcours. Séb et Thierry à Chandolin, Pål à Par di Motz, re-Séb (presque) à Tignousa (c’est l’intention qui compte), Cyndie et Ben à Nava, et tout ce beau monde à l’arrivée ! Merci merci, vous ne pouvez pas imaginer le bien que ça fait de voir ses amis le long du parcours, même si c’est super court, c’est d’une importance capitale dans la réussite d’une course de cette longueur pour moi.
L’état de mes mollets ne va pas en s’améliorant, j’ai des crampes de plus en plus fréquentes que je n’arrive à faire passer. Dans les pierriers avant Nava, je me prend le pied dans un caillou et mes deux mollets tétanisent, je n’arrive pas à me retenir. C’est la chute… lamentable, je me vautre comme un sac. Le pire c’est que je n’arrive pas à me relever, j’ai les jambes raides comme des bâtons et ça fait un mal de chien. Mais comme j’ai un bol incroyable, je suis tombée à 10m d’un samaritain qui vient aider Cindy à me relever et me donne une pastille miracle contre les crampes. Je repars et je ne m’arrêterai plus.

Dans la descente c’est au tour de Cindy de se fouler tour à tour le genou et la cheville. Elle arrache la branche d’un arbre pour se faire un canne ! Vandale, va ! On passe le tunnel, cette fois on sait qu’on y est presque. Les 500 mètres dans le village sont trop courts, c’est hallucinant tous ces gens qui crient et encouragent même les coureurs du dimanche dans notre style. On profite vraiment du moment, puis Antoine nous rejoint pour passer la ligne tous les trois.

Sierre-Zinal … la veille de la course on se dit « plus jamais, c’est trop d’investissement, faut se lever tôt … dire que je pourrai passer mon dimanche sur une chaise longue » et dès la ligne d’arrivée « C’est quand l’ouverture des inscriptions pour l’année prochaine ? »

 

3 commentaires

  1. Très beau récit d’une très belle course. Heureuse d’avoir partagé cette magnifique course avec toi !

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