Le week-end avec Manu était prévu de longue date, restait à trouver la destination. Bon il faut dire que c’est jamais trop les idées qui manquent, y a plus d’idées que de week-end en règles générales … !
En début de semaine, coup de fil de Manu: conditions excellentes au Grand Combin, il nous propose la traversée. C’est pas de la tarte cette histoire, mais je dois avouer que ça fait un moment que j’espère pouvoir la faire un jour. Sur C2C, ils annoncent un temps de course entre 10 et 20 heures, gloups …
Le samedi, on retrouve Manu à Sembrancher pour monter peinard en cabane. Daniel, son collègue, nous rejoindra en fin de journée.
Il fait une chaleur de dingue, y a pas d’air, et je souffre déjà dans la montée à Valsorey… ça promet pour demain. Alors évidemment je cogite. A 18h, une cordée arrive complètement au bout de leur vie. Ils sont montés par l’arête du Meitin et descendus dans le couloir du gardien, tout en glace grise et on dû tirer des rappels sur 300 mètres. Mmm ça fait envie !
Manu nous négocie ferme un petit déj à 1h30 …. ah mais merci alors, ça c’est trop sympa. Bon ben je file me coucher avec les poules, et je suis bien contente d’être capable de dormir n’importe où et n’importe quand.
Dimanche matin, j’ai quand même une sale tête, mais je ne suis pas la seule. On quitte la cabane à 2h10. Manu imprime de suite un rythme lent (le rythme béni avec lequel j’arrive à marcher sans entendre ma respiration) mais régulier. On avance bien dans la nuit, je suis perdue dans mes pensées et je ne vois pas le temps passer. On arrive sur l’arête du Meitin un peu plus haut que le col et on devine les Combins de Corbassière, de Boveire et le petit Combin dans la nuit. Trop beau.
On commence l’escalade sur l’arête. Il n’y a qu’un pas un peu physique qui me pose quelques soucis, le reste est vraiment chouette. Les passages grimpant sont en super rocher. On arrive au sommet du Combin de Valsorey juste au levé du jour, c’est splendide. On chausse les crampons et on se dirige vers le sommet principal du massif, le Combin de Grafeneire à 4314 mètres. Il est 6h50 quand nous arrivons au sommet, le soleil est tout juste levé. C’est bô, mais d’un bô !
La suite, c’est l’Aiguille du Croissant, le Mur de la Côte et le Combin de la Tsessette. Tout se passe nickel, je suis trop contente de me balader en montagne avec ces trois gaillards, je profite de l’instant présent sans penser à la suite. La suite ?? Les rappels de la Tsessette. Bon alors pour les gens normaux je vous rassure: aucun soucis depuis l’année passée et le rééquipement de toute la ligne avec des rappels de max 25 mètres équipé béton, qui remplacent les anciens rappels de 50 mètres lors desquels la corde était systématiquement coincée. Ca s’est pour les gens normaux. Et à côté il y a Sandrine-Le-Boulet, qui psychote dès qu’il y a un fil d’araignée. J’essaie de faire perdre le moins de temps possible à mon équipe. Manu et Daniel sont super organisés et on liquide ça assez vite.
Encore un petit bout d’arête et on arrive sur la neige de la Tour de Boussine. Le dernier sommet de la journée !
La descente est en terrain pourri: vous avez aimé le Pleureur ? Vous allez adorer la Tour de Boussine ! D’après Manu, c’est la deuxième étape du marathon des chailles. On craint le pire pour la troisième étape ! Rien ne tient, c’est comme une pile de vaisselle cassée empêtrée dans du sable. Quand on arrive sur le névé qui annonce la fin du gravât et le début du glacier, on se rutsche sur les fesses de bonheur. 20 mètres de dénivelé avalé sans faire un pas, c’est toujours bon à prendre !
On peut bientôt relâcher l’attention et penser au chemin réalisé depuis ce matin, enfin depuis cette nuit. Valsorey nous paraît bien loin ! Je suis tellement reconnaissante d’avoir pu faire cette traversée, sans exploser l’horaire et en ayant du plaisir tout du long (ok, sauf le fil d’araignée..!)
Merci à Manu et Daniel pour cette course dingue et à tous mes copains qui m’ont offert cette traversée pour mes 40 ans, Je vous kiffe !
- Des infos sur la traversée sur le site de Camp2camp
- Les liens sur les site des deux meilleures guides du monde Manu et Daniel. Je vous autorise expressément et vous encourage à les engager pour autant qu’il reste des jours pour nous 🙂
- La cabane de Valsorey gardiennée par Isabelle. Joli but pour une balade à la journée et pour gouter sa fameuse tarte aux poires.
- Le récit de notre aventure sur le blog des Guides de Verbier