Semaine d’escalade dans l’Anti-Atlas marocain

C’est lors du trip de l’année passée en Jordanie que cette idée d’aventure marocaine avait germé. Manu et Cédric, nos deux guides corses, nous avaient parlé du « paradis du 5ème degré », de la gastronomie marocaine, de la culture berbère et de la gentillesse des habitants. Il n’en fallait pas plus ! On partira à quatre: Claudia, Débora, Pål et moi, accompagnés de Cédric et Manu qui ont tout organisé, c’est top classe.

On arrive à l’aéroport d’Agadir, il fait 38° à 18 heures, ça promet. On passe poser nos affaires à l’hôtel et on sort manger dans un souk. « Elle est à quoi la soupe ? » « Ben … c’est de la soupe » « 🤔 ok alors, mettez en 4 » Poulet, légumes, boissons. Y en avait pour 9 balles pour tous, ça va aller, je vous invite les gars !

Pink Lady, 9 longueurs, 230m

Le lendemain matin, on retrouve Cédric et Manu qui sont arrivés au milieu de la nuit, on prend un bon p’tit déj et on part pour les montagnes. Les guides nous dégotent une voie super, à l’ombre et pas trop dure, géniale pour se mettre dans le bain et découvrir cette quartzite ocre typique de la région. On a poussé des cris d’émerveillements dans chaque longueur, c’était d’un beau. Le rocher est dingue, hyper prisu. Quand on te dit qu’il y a un bac, y en a vraiment un !

On fait une petite pause au sommet avant de redescendre, à pieds dans les buissons piquants. Bon je ne me plains pas: s’il faut choisir entre des buissons piquants ou des rappels sur lunules hasardeuses, j’ai vite choisi.

C’est la moment de rejoindre notre hébergement pour les deux prochains jours, la Kasbah Tizourgane, un grenier fortifié du XIIIème siècle reconverti en maison d’hôte. On passera toute la soirée à en explorer les recoins, c’est vraiment un lieu d’exception. Et la terrasse alors, une dinguerie avec la vue sur toute la vallée. Quand est arrivé le moment d’aller se coucher, on avait usé de tous les superlatifs pour décrire l’endroit, c’était le moment de fermer les yeux.

Asendrar Welcome, 12 longueurs, 305m

Ce matin, après un super p’tit déj sur la terrasse panoramique, direction The Thumb, pour une seconde voie tout aussi géniale que la précédente. Il y a un passage magnifique sur une arête, c’est super esthétique. Le dernier passage est dans une espèce de cheminée où je dois enlever mon sac pour pouvoir passer… bon, pas sure que ce soit la faute du sac en fait 😅

On arrive sur un beau sommet à la vue panoramique et on entame la descente, à pieds, dans les buissons qui piquent. Cette fois on aura droit à un petit rappel, bien équipé. Ce sera le seul du séjour, on en profite.

La journée se termine par un apéro sur la terrasse, le bonheur !

Journée de transition …

Je me réveille au milieu de la nuit avec des frissons, des nausées abominables et un gros mal de crâne. Après avoir passé la nuit aux toilettes, je n’ai pas vraiment le courage d’aller grimper avec les autres. Claudia et Débora partent avec Cédric faire la voie prévue, Pål s’en va avec Manu faire une voie plus courte et moins loin. Ils passeront me récupérer à midi. Avec quelques heures de sommeil en plus, je reprend lentement des couleurs quand Manu propose d’aller faire quelques longueurs de dalle sur le granit de Tafraoute, je me dis: « Pourquoi pas ? »

On fait une chouette voie bien dalleuse, il faut se réhabituer à ne rien avoir dans les mains. On a une vue très chouette sur les rochers peints, mais bon, je suis la seule à trouver ça beau. Tous les autres les trouve immondes.

On s’installe à Tafraoute pour la fin de la semaine. La ville est à taille humaine et super chouette, on s’y sent tout de suite bien.

Space Walk, 7 longueurs, 240m

Presque pas de voiture ce matin, mais c’est compensé par une marche d’approche un poil plus longue que d’habitude. En voyant le col par où nous devons passer, j’ai l’impression que ça va être hyper long, alors que pas du tout. Y a des buissons qui piquent. Je vous en ai déjà parlé ?

La voie est royale, y a bien des traversées, mais Manu a tellement bien équipé que je ne couine même pas. c’est trop beau, j’adore.

Talk Armada, 9 longueurs, 280m

Bon déjà la route pour atteindre le bled de Anergui, ça vaut largement le détour, ça fait passer la route de Derbo pour une autoroute à 8 pistes. Sans bagnoles dans le sens opposé et avec Manu aux commandes, ça allait nickel. Mais heureusement pour le bien de l’humanité, je n’avais pas besoin de conduire.

La voie était une fois de plus géniale. J’ai l’impression de me répéter méchamment, mais c’est vrai ! Le rocher est dingue, bien prisu, adhérent. Alors biensur, je serai complètement incapable d’aller en tête dans ce genre de terrain, mais en second avec la corde bien tendue, je me régale. (Spoiler alerte: ça changera (un peu) le lendemain).

Brisingr, 5 longueurs, 175m

On m’avait dit que la voie serait un peu plus dure que les jours précédents, j’avais repéré sur le topo que la longueur dur était la 4ème. Jusque là, je pensais me la couler douce: deux longueurs faciles et un dièdre, et j’adore les dièdres.

Deuxième longueur: une grosse traversée de merde sous un petit surplomb me prend à froid, j’ai vraiment de la peine à passer ce passage, je m’énerve moi-même de ne pas y arriver et ça me saoule. MAIS CA ME SAOULE !! Bon bref, finalement, j’y suis arrivée. Heureusement quand je vois la suite, je me suis dit que ça valait la peine d’en chier un peu pour atteindre ce dièdre trop beau. Je retrouve le sourire, c’est trop classe. Finalement la quatrième longueur n’est pas si terrible, j’ai retrouvé du plaisir à grimper et tout se passe bien. Je suis contente de terminer ce séjour sur cette belle note.

On remonte dans les voitures pour retourner à Agadir. On arrive à l’hôtel, un p’tit plouf dans la piscine, une bière (si si) et on sort manger sur le bord de mer. On est un peu déphasés par tout ce monde et ce bruit. On va dans un resto où on mangera super bien, mais il faudra écouter des pseudos chanteurs massacrer tout le répertoire des grands classiques de la chanson française et internationale. On croit aller se coucher au calme, mais que nenni ! Y a un concert de boum boum à deux balles sur la place juste à côté. Pffff … c’était bien le désert !

Le samedi, notre vol est super tard et on a le temps de profiter de notre journée pour aller à la plage à Taghazout. Si je m’étais écoutée, je serai encore dans l’eau, elle était trop bonne. On profite du dernier apéro pour finaliser les plans pour les vacances escalade de l’année prochaine, on ne manquera pas de vous raconter tout ça !

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