Tour des Dents du Midi

En trois jours avec un chouette détour par la Haute Cime

Depuis le temps que j’habite à leurs pieds, c’était le moment que je me décide à en faire le tour ! Claudia est motivée pour m’accompagner, malgré le temps qui ne s’annonce pas radieux. A trop écouter la météo, on reste au bistrot !

J1: Chindonne – Salanfe; 19km, 1400D+, 1000D-; 6h de marche

On sait que notre première étape se déroulera parallèlement à au Trail des Dents du Midi, on est donc préparées psychologiquement à ne pas être seules.

On quitte Chindonne à 6h45, le jour se lève sur les Diablerets et l’Argentine, c’est magnifique. On a besoin de la frontale durant quelques minutes, mais arrivées au centre sportif des Jeurs, on peut déjà la mettre au fond du sac. On garde un oeil sur le radar météo qui nous annonce une belle averse entre 9 et 10, on presse un peu le pas pour se réfugier dans un café à Mex le temps que ça passe. La halte est d’ailleurs quasi obligatoire à Mex, tant l’Auberge de l’Armailli est conviviale et chaleureuse.

Dès que la pluie cesse on se remet en route. Cette montée de 1200 D+ jusqu’au Col de Jorat me fiche la trouille, ça me paraît insurmontable vu du bas. On se fait dépasser sans cesse par les machines de guerre du trail. On les encourage: « Allez, bravo » et on reçoit tout le temps: « bravo à vous aussi, bonne montée ! », « je vous admire, avec des sacs aussi lourds » (????!!! mais lol ! Il fait 6kg ! Viens faire de l’alpi en hiver avec un bivouac pour voir comment ) Bref, on s’est bien marrés. Si bien que finalement, on est arrivées au col sans souffrir, avec le sourire, dans la joie et la bonne humeur.

La descente sur Salanfe, c’est de la gnognote, on est tout de suite en bas, devant un bon plat de rösti. L’auberge de Salanfe, c’est top. C’est là que j’ai fêté mes 40 balais il y a …. trop longtemps, et c’est vraiment un endroit que j’adore.

J2: Salanfe – Haute Cime – Bonavau; 18km, 1400D+, 1800D-; 8h de marche

A Salanfe, ils sont choux comme des laitues et ils s’arrangent pour nous préparer le petit déjeuné à l’heure souhaitée. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais on verra le lendemain que ce n’est pas une évidence partout.

A 6h45 à nouveau, on met les voiles ! Le chemin commence tranquillement le long du lac, ça fait un p’tit échauffement en douceur. J’aime bien marcher avec Claudia. Parce qu’on peut marcher en silence sans avoir mauvaise conscience. Autant des fois on raconte des bêtises et on se marre comme des baleines, autant on peut marcher sans rien dire pendant des heures. Et des fois, y a pas besoin de mots.

La montée au col de Susanfe est sympa, le tracé est astucieux et très bien sécurisé pour traverser une petite barre rocheuse. On tombe sur 5 gars qui ont bivouaqué sous le col et qui on une conversation des plus fine et passionnante à se tirer la bourre pour savoir lequel à poser la pêche la plus haute. « moi c’était à plus de 5000 mètres » bravo mon gars, t’as gagné !

La météo semble tenir et on se décide de faire le détour par la Haute Cime. Dans l’ensemble le chemin est bien marqué et il n’y a pas de difficultés particulières. Maintenant c’est quand même chiant, ça monte qu’une fois, sauf au Col des Paresseux (C’est qui l’imbécile qu’il l’a nommé comme ça ?) où il y a 30 mètres à plat. Amen.

Même en pleins nuages, je suis quand même super contente de me tenir au sommet. Je me rappelle des 1er août à Champéry quand j’étais gosse, on regardait le feu s’allumer au sommet et je rêvais en imaginant les gars là-haut.

On redescend au col, puis dans le vallon de Susanfe. Avant d’arriver au Pas de l’Encel, on croise des Neuchâtelois qui nous disent à quel point ce qui nous attend est abominable, c’est hyper raide, pis y a une gorge, pis même une main courante !!! Ouh là là. Bon en fait euh…. ça va quoi… en tous cas par temps sec comme aujourd’hui, je ne vois pas trop le soucis. Par contre au niveau de l’équipement, ils ont mis le paquet. Y a même des spits avec des maillons rapides, au cas où tu veux descendre ton Pas de l’Encel en rappel.

On a réservé à Bonavau. L’endroit est enchanteur et les employés sont adorables, serviables et aux petits soins pour les randonneurs de passage. Par contre, on n’aura pas réussi à arracher un sourire à la maîtresse des lieux et on s’heurtera à une fin de non recevoir pour notre petit déjeuné à 6h30. « Rien avant 7h00! » ….oui Madame… ! On a très bien mangé, mais pas trop apprécié que la patronne fume à l’intérieur, franchement c’est crade. (Edit 2022: le refuge a changé de mains, le paragraphe précédent est donc heureusement obsolète)

J3: Bonavau – Chindonne; 19km, 800D+, 800D-; 5h30 de marche

On prend notre petit déjeuner et on met les voiles, sans regret. On va essayer de mettre les gaz pour rattraper notre demie heure de retard et ainsi arriver à destination avant la pluie. L’étape du jour est vraiment tranquille techniquement, la seule difficulté sera d’essayer d’éviter de glisser dans les crottes de moutons. La vue vers le haut est bien bouchée, mais on peut voir Champéry de l’autre côté.

Les lacs d’Antème sont d’une beauté, surtout avec les nappes de brouillard aux environ, l’ambiance est magique. Malgré tout, on continue de ne pas traîner. Signal de Soi, puis on aperçoit la Dent de Valère, puis la Pointe de l’Erse et enfin notre Valerette bien aimée ! On fantasme déjà sur les descentes qu’on pourra se faire cette hiver et on repère quelques variantes.

On arrive à Chindonne au sec, pari gagné ! Comme on ne s’est presque pas arrêtées de la journée, on boit un verre avec une tranche de gâteau aux mûres délicieuse. La boucle est bouclée!

En résumé:

  • C’est un beau tour, à mon avis sans grandes difficultés techniques.
  • Les plus beaux passages se trouvent entre Salanfe et le Pas de l’Encel.
  • C’est facile de se ravitailler en boissons et nourriture tout du long, pas besoin de trop se charger.
  • En septembre, même en week-end, les sentiers n’étaient pas surchargés.
  • La montée à la Haute Cime ajoute indéniablement un petit plus au tour, mais elle se mérite quand même.
  • On peut facilement découper les étapes autrement et faire le tour soit sur 4 jours, soit sur 2 pour les bons marcheurs. Rappelons que les coureurs du trail boucle le parcours en moins de 6 heures, ça laisse songeur.

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