Nous avions découvert le coin l’année passée lors de l’ascension de l’arête E du Wiwannihorn, et étions redescendu un peu frustrés de ne pas pouvoir rester plus longtemps au vu des possibilités innombrables qu’offre le coin.
Cette fois nous montons pour deux jours et partons d’abord visiter le sommet voisin qui répond au doux nom de Chlys Öugstchummuhorn. Plusieurs personnes nous ont recommandé la voie Salamander. Si j’avais eu la bonne idée de lire le topo avant de partir, ça nous aurait probablement simplifié la vie, mais c’est bien connu, on n’aime pas ce qui est simple. Avec la photo de la voie en poche, on cherche comme des malades les spits dans le faux couloir. Faut dire qu’avec le nombre de traces de sente et de cairns, on n’est surement pas les premiers à se planter 😉 Finalement on trouve le départ.
Forte (!!!) de mes quelques longueurs en tête la semaine précédente, on décide de faire la voie en réversible et je pars en tête. La première longueur se passe plutôt bien, mais je fais quelques petites crises d’angoisse dans la 3ème. C’est une belle longueur, dalleuse, et même si les points ne sont pas si éloignés que ça, j’ai tout le temps l’impression que je vais ripper comme lors de mon accident. Je suis bien soulagée quand j’arrive au relais. Le reste se passe super, Pål assure comme à son habitude et on arrive au sommet. Le gardien a équipé une nouvelle ligne de rappel indépendante qui part directement du sommet, afin de ne pas se gêner avec les cordées qui montent. Aujourd’hui aucun soucis, nous sommes seuls au monde.






De retour à la cabane, nous profitons du soleil sur la terrasse. La soirée et la nuit seront exécrable, la faute à un couple d’allemand sans gênes, bruyant au possible, qui allume la lumière dans le dortoir quand ils vont pisser … sérieux, y a une super invention, ça s’appelle une lampe frontale, ducon !

Le lendemain nous retournons au Wiwannihorn, mais cette année nous voulons faire une voie sur la gauche, nous choisissons Papillon. Après ma mauvaise nuit, je n’ai pas le moral de grimper en tête mais Pål ne se fait pas prier ! En second, j’apprécie vraiment la voie qui est super belle et variée. Les deux longueurs de 5b sont très bien équipées. Les difficultés de la deuxième 5b peuvent être contournées par la gauche, mais il n’y a pas de points.
On déboule quelques mètres sous le sommet principal, c’est beaucoup plus efficace que l’arête E. Et on a l’avantage de connaître la descente, ça va vite.
Nous avalons une tarte et une panaché à la cabane avant de redescendre. Même si on vient deux jours chaque été, il nous faudra au moins 15 ans pour faire toutes les voies de notre niveau dans le secteur. donc voilà … on reviendra !







