Haute Route Uranaise

06.04: Realp – Rotondo

07.04: Rotondo – Realp – Albert Heim-Hütte

08.04: Albert Heim-Hütte – Lochberglücke – Göscheneralp – Chelenalphütte

09.04: Chelenalphütte – Sustenlimi – Sustenhorn (Gwächtenhorn) – Steingletscher

10.04: Steingletscher – Fünffingerstöck – Sustlihütte

11.04: Sustlihütte – Stossensattel – Grassen – Engelberg

Mardi 6 avril

Le rendez-vous est donné dans le train de 5h44 à Aigle. Et dire que certains appelle ça des vacances ! On a tout le temps lors de la traversée interminable de la vallée de Conches de faire connaissance avec les membres de l’équipe que nous ne connaitrions pas encore. Nous sommes 10 participants accompagnés de deux guides, Simon et Robin.

A l’arrivée du train à Realp, le temps est plutôt clément et on se met en marche pour la cabane Rotondo. Si le dénivelé du jour est raisonnable, la distance est quand même conséquente. On n’est pas pressé et le rythme donné est super agréable et régulier.

Je suis trop contente de retrouver la gardienne Pia, qui malgré le nombre de visiteurs qu’elle accueille chaque année se souvient bien de nous. Elle est trop cool. Il fait grand beau et les belles descentes pas tracées du Leckipass ou du Wittenwasserenpass me donne trop envie, mais nous décidons d’être raisonnables sachant que ce n’est que le premier jour et que le chemin jusqu’à Engelberg est encore long.

Mercredi 7 avril

Le plan du jour est de passer par le Leckipass et le col de la Furka avant de remonter sur Albert Heim. Dès le départ, je ne le sens pas trop, il fait bien dégeulasse, mais je ne veux pas passer pour la rabat-joie de service et je me la coince. Finalement il semblerait que tout le monde ait fait le même raisonnement que moi !

En tous cas, on part vers le haut, dans la tempête. Heureusement cela ne dure pas bien longtemps et après 15 minutes, nos guides décident de redescendre à Realp et de passer par le bas.

Il ne fait pas beaucoup meilleur mais quand même, un peu moins de vent et surtout moins froid. Je vous décrirais bien la beauté du paysage, mais on n’a pas vu grand-chose.

La cabane Albert Heim a été rénovée en 2019 avec beaucoup de goût, c’est vraiment la classe. L’extérieur est toujours en pierre en s’inscrit parfaitement dans le paysage, alors que l’intérieur dispose de petits dortoirs et de tout le confort moderne. Nous sommes les seuls à la cabane ce soir et les gardiens ont même la gentillesse de ne pas tous nous entasser dans un seul dortoir mais de nous répartir. Du coup on est 3 par chambre, c’est trop chouette.

Jeudi 8 avril

On découvre une météo de rêve en se réveillant. Pas un nuage. Pas un souffle de vent. Et une cramine du tonnerre !

On descend dans le vallon derrière la cabane aux premières lueurs du jours, c’est féerique.

Le danger d’avalanches est marqué et Robin et Simon décident de passer par la Lochberglücke plutôt que par le sommet. Et franchement, au vu de l’esthétisme de la brèche dans laquelle on a passé, je suis sure qu’on n’a pas perdu au change. C’est hyper beau !

La descente sur Göscheneralp est un peu cartonnée sur le haut, mais quand même, dans l’ensemble c’est top et je me fais bien plaisir. Après avoir traversé le barrage, on remonte en direction de la Bergseehütte avant de bifurquer à gauche pour aller chercher le bout du lac. Et là commence un looooooong plat. Mais hyper long. Et vachement plat. Il fait bien chaud aussi. Chacun s’enferme dans la bulle et attend que ça finisse !

Les derniers mètres de dénivelé sous la cabane sont super cools et ludiques, c’est un portage sur un chemin d’été avec des chaînes, et là pour le coup, la montée est efficace. Nous arrivons à Chelenalphütte en début d’après-midi. La cabane n’est plus gardiennée, et après avoir mis nos affaires à sécher au soleil, nous nous occupons à faire fondre de la neige. Etienne est aux commandes à la cuisine et maîtrise tout ça d’une main de maître. Ceux qui essaie de faire la sieste dans les dortoirs pas chauffés (4 degrés au meilleur de la journée ….) sont déprimés et se demandent comment ils vont passer la nuit. On décide alors de tous dormir dans le local d’hiver, autour du poêle à bois. Et pour être sure d’avoir assez chaud, je m’installe sur une couchette du haut.

Je pense qu’il faisait dans les 30 degrés. A un moment dans mon délire nocturne, je me suis dit qu’on allait tous mourir asphyxiés là 😉

Vendredi 9 avril

On remise la cabane et on sort à l’air frais ! Pas de répit, après 5 minutes sur les skis, on repart pour un portage facile, dans des gradins herbeux, avant de pouvoir remettre les skis.

La montée au Sustenlimi est efficace. Arrivés au col, on scinde le groupe en deux. Laurence, Alain et Etienne partent avec Simon pour faire le Sustenhorn et le Gwächtenhorn, tandis que les faignasses dont je fais partie se contentent du Sustenhorn. Au final je pense qu’on a gagné au change tant la variante de descente choisie par Robin est trop trop belle, on fait du ski de malades !

Steingletscher …. quel plaisir d’arriver ici à pieds (à skis en l’occurrence) par mes propres moyens, un peu plus d’une année et demie après mon accident d’escalade au même endroit. La boucle est bouclée, reste plus qu’à revenir terminer cette fameuse voie au Pfriendler.

L’auberge est bien confortable, il y a de l’eau potable et une douche, que demande le peuple. Quel bien ça fait ! Gigi nous organise un cours de Yoga dans un dortoir vide et nous apprend à nous concentrer sur le moment présent 😉 Probablement qu’il y a une relation de cause à effet, mais ce soir-là, je dors comme un bébé.

Samedi 10 avril

Le temps n’est pas terrible ce matin, et la montée commence sur les chapeaux de roue avec des parties bien raides et glacées. Une fois la route du Susten passée, ça va mieux et on peut se mettre dans le rythme.

Peu à peu le ciel s’ouvre et on arrive au sommet du Fünffingerstöck au soleil. On doit tous un peu réfléchir pour nommer les sommets alentours, on est un peu perdu dans ce coin de pays ! On entame la descente sous le soleil, mais cela ne dure malheureusement pas. On descend le couloir raide avec encore ce qu’il faut de lumière, mais après c’est la purée de pois. Nos guides s’encordent, je suis derrière eux et Etienne ferme la marche. On y va mollo mollo et c’est un peu laborieux, jusqu’au moment salvateur où on passe sous la couche de nuages.

Nous traversons ensuite sur la Sustlihütte où nous retrouvons avec un grand plaisir les gardiens, Agi et Kari. Ils sont toujours aussi sympas et on passe une chouette dernière soirée dans leur petit coin de paradis.

Dimanche 11 avril

Dernier jour. Pour ma part, après 15 jours de ski de rando sur les derniers 18 jours, je commence avoir les jambes un peu lourdes, mais le programme de la journée n’est pas hyper intense et je suis super contente d’atteindre Engelberg à ski, ce n’était pas vraiment gagné en début de semaine.

Une fois de plus, Simon et Robin sont aux petits soins avec nous et nous font une trace du tonnerre. Simon l’a même faite à la pelle pour les derniers mètres sous le Stössensattel. On est vraiment pourris-gâtés, on s’y habituerait presque !

Le Grassen, notre dernier sommet. Il fait frisquet et on entame la descente sans trop tarder. Si les conditions sont à peu près chouettes sur les premiers 300 mètres, la suite sera plutôt merdique. C’est le festival de la croûte ! Heureusement, la fin est en belle neige de printemps et on arrive tous à la route à ski et surtout sans blessures.

On aura tout le temps lors du long retour en Valais de se refaire le film de cette belle semaine. Cette Haute Route est vraiment sauvage, bien moins fréquentée que ses homologues du Sud ou des Bernoises. Alors même que c’était la semaine de Pâques, nous avons été seuls dans deux cabanes et à peine plus dans les trois autres. Par bonnes conditions, des tas de variantes sont possibles, certaines bien alpines. Un superbe itinéraire avec une chouette équipe, merci les amis !

3 commentaires

  1. Bravo Sandrine 😘 récit extraordinaire de notre périple, avec les magnifiques photos à la clé 😍🥰🤗
    Beaux et bons souvenirs en ta compagnie et celle de tous !!! Nous avons vécu du début à la fin une exceptionnelle Haute Route 🍀 à bientôt j´espère 🍀

Répondre à Monique Fracheboud Annuler la réponse.

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