Obergabelhorn

Traversée de l’Arbengrat à la Wellenkuppe

Lors de notre traditionnel séjour avec Manu l’année passée dans le Baltschiedertal, il nous avait maintes fois parlé de cette traversée et bien sûr, ça nous avait fait envie ! Bon soyons honnêtes, j’ai des gros doutes quant à ma capacité à faire cette course et toute la semaine précédente j’ai espéré qu’il fasse dégeulasse pour qu’on déplace notre séjour sous le soleil des Calanques et que je puisse me la couler douce. Evidemment, après un été moisi… grand beau toute la semaine!

J’ai littéralement la boule au ventre quand on se retrouve tous à Martigny lundi matin. Cette année on est accompagné de Stéphane, un copain guide de Manu. On pose la voiture à Sierre chez ma collègue trop chouchou qui nous prête sa place de parc et on monte à Zermatt non sans avoir fait les courses en 4ème vitesse à Viège pour le bivouac du soir.

La montée au bivouac face à l’imposante face nord du Cervin passe assez vite finalement, c’est efficace comme chemin. Et la dernière petite partie dans une espèce de via ferrata ajoute un p’tit supplément ludique à l’histoire. On prend l’apéro sur le toit de la réserve avant de manger nos pâtes à la tomate. Y a une sacrée bonne ambiance dans ce bivouac, notamment grâce à Ophélie et Camille, dites les schnuggettes, qui nous ont bien fait marrer avec leurs histoires d’étudiantes en sciences du sports et leurs exploits en patinage, en hockey et en plongeon. Le temps d’un repas elles m’auront fait oublier ma peur.

Je psychote évidemment, mais Manu pense que ça va être « cool génial », ouai ouai, bon je vais me coucher bien tôt pour être en forme. Je me lève à 21h30 pour aller aux toilettes et là il neige tout ce qu’il peut. Je peux dormir sur mes deux oreilles, demain on redescend c’est sûr.

4h15, debout. Il fait beau, il y a juste quelques centimètres de grésille par terre. On y va ! La mise en route dans la pierrasse est difficile, je ne trouve pas mon rythme et souffle comme un boeuf. Heureusement on arrive sur le glacier et ça va tout de suite mieux. On attaque ensuite le couloir pour rejoindre l’arête. On a eu des grandes discussions pour savoir si c’était une vire ou un couloir, finalement on a trouvé un consensus en décrétant que c’était une vire couloiresque. En tout cas c’est mal plat, mais pas difficile.

On arrive sur l’arête. La face NW est bien enneigée, mais ça va encore un p’tit bout sans crampons, jusqu’à ce qu’on parte vraiment dans la face sous un gendarme. Ça caille méchamment, j’ai les doigts gelés mais j’ai la flemme de chercher mes gros gants dans mon sac. Je continue avec mes p’tit gants pleins de trous qui plus est et je me prend une onglée de douze, mais je n’ai pas vraiment le temps d’avoir mal. Je suis bien accaparée par la grimpe, le gaz, la cordée d’allemand qui fait n’importe quoi, la beauté des lieux, Pål et son sourire jusqu’aux oreilles, Manu et son optimisme (« encore 10 minutes et pis bam, on est au sommet »), la cabane du Mountet 10’000 km plus bas où je suis censée être demain soir….

On est au sommet !!! Mais des choses pareilles ! C’est beau ! On est que les 4 et on peut profiter du moment et faire une petite pause avant d’attaque la deuxième mi-temps !

C’est pas tout ça, mais il faut redescendre

On désescalade un peu avant de choper les relais des rappels. En fait Manu me mouline en bas et ensuite il désescalade à vitesse grand V. C’est vraiment efficace et on arrive relativement rapidement à la pente de neige. Là ça va bien, j’aime bien ce genre de terrain bizarrement. La remontée au Gendarme est bien plus facile que ça en a l’air de loin et je me refais mouliner de l’autre côté. On remonte à la Wellenkuppe… j’ai un haut le coeur quand je vois d’où on vient et que je pense que je viens de passer là ???? Sérieux ? Sans déconner … Cet Ober est tellement impressionnant vu d’ici, j’ai vraiment un immense respect pour cette montagne.

Quand je partage cette réflexion avec Stéphane il me sort: « les montagnes c’est comme les femmes »

-« oui ? Et? »

-« De loin ça impressionne, mais quand on est dessus ça se passe bien ! »

P’tit gignol va !

La descente de la Wellenkuppe est sans fin, quand on crois qu’on y est ben … y a encore un ressaut ! Je suis pas mal soulagée de mettre les pieds sur le glacier qui est super bouché et en bonnes conditions, on arrive bien vite à la cabane pour le rösti et la panaché. Quelle journée !

On prend le temps de la savourer avant de penser à celle du lendemain. Heureusement cette fois que suis tellement naze que je n’ai plus l’énergie pour m’inquiéter de la suite. Qui vivra verra !

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