Sacré Dom ! L’été passé, le Festigrat n’était pas du tout en conditions et on avait décidé de repousser notre projet. Claudia propose de se joindre à nous et tout à coup tous les feux sont au vert: un jour de congé, une météo parfaite, de bonnes conditions sur l’arête et de la place à la cabane. Go !
On décide de partir tôt de Randa pour éviter au mieux les grosses chaleurs et pouvoir monter pépère sans se stresser. On aura bien besoin de toutes nos ressources pour le lendemain. Le chemin est magnifiquement entretenu et super agréable. On arrive à la cabane à l’heure du rösti: fait avec des vraies patates !! A l’heure où les cabanes les plus atteignables servent des röstis en sachet, la Domhütte nous prouve que c’est possible de faire de la bonne cuisine même en étant au cul du monde. ABE…
Rebellote pour le souper, on est vraiment gâtés. Salade mixte après la soupe, Spätzli maison, dessert maison … non mais c’te classe mondiale !
On va se coucher avec les poules, le petit déj est prévu à 2.30 demain.
Le réveil est dur pour Claudia qui n’a quasi pas fermé l’oeil de la nuit. Elle descend déjeuner avec nous mais décide de ne pas tenter le sommet aujourd’hui, la forme n’est vraiment pas là. On est triste de la laisser là, mais Pål et moi décidons quand même de tenter notre chance.
On file dans la nuit noire, on remonte la moraine. on sait que la journée sera longue et qu’il ne sert à rien de se mettre au taquet dès le début. On arrive au bas du Festijoch au levé du jour, je souffre de quelques problèmes gastriques forts désagréables et pas pratiques du tout à gérer avec une corde et un baudrier. M’enfin, j’espère que ça va s’améliorer….
On se ramasse une salve de cailloux venant des cordées précédentes en montant au Festijoch. Y en a vraiment qui n’ont aucun égards. OK le rocher est pourri, mais en se donnant un peu de peine, c’est quand même possible de ne pas faire tomber la moitié de la montagne sur les suivants.
La Festigrat à l’air en bonnes conditions, la trace est bien faite. Cela devient vite mal plat, et la glace n’est plus très loin par endroit. Le vent se lève et il commence à faire vraiment froid, je ne sens plus mes doigts.
C’était vraiment une grande idée de venir ici sans aucune acclimatation, c’est pas comme si la moitié de la course se déroulait au dessus de 4000 😀 Je commence vraiment à avoir du mal à avancer, je n’ai rien avalé, à peine bu un peu de thé. Heureusement Pål est en pleine forme et trouve l’énergie de m’encourager. Vers 4450 m, on pourrait traverser à gauche pour rejoindre la voie normale, mais on décide de continuer sur l’arête jusqu’en haut. Et avant qu’on s’en rende compte, on est au sommet ! Le petit bout d’arête jusqu’à la croix est super bien tracé, il fait beau, la vue est démente. Trop heureux !
Dans un moment pareil il ne faut penser qu’à l’instant présent, et surtout pas à la voiture qui se trouve 3100 mètres plus bas … Il y a deux autres cordées au sommet, je regarde vite s’il n’y a pas un gars avec un parapente bi-place …. non, pas de bol…
La descente par la voie normale est super efficace, mais la petite remontée au Festijoch en plein cagnard fait mal. On arrive en même temps qu’un guide bernois et ses deux clients. Le guide est vraiment sympa et nous propose de descendre tous ensemble et groupé pour ne pas s’envoyer de cailloux dessus.
La suite est une formalité, et nous retrouvons Claudia à la cabane, qui a visiblement passé une excellente matinée avec les gardiennes. On ne peut pas redescendre sans avaler un dernier rösti. Merci Jasmin, Natacha, Barbara, pour votre accueil, votre gentillesse et vos bons petits plats ! On se souviendra longtemps de notre séjour à la Domhütte !
La suite est comme imaginée: longue, chiante, interminable. Pour couronner le tout, une petite pluie fait son apparition et je me vautre lamentablement dans le pierrier rendu glissant. Mes jambes ne me portent plus trop, mais clopin clopant, on arrive à Randa. Quel bonheur d’enfiler des baskets !
Bien joué Sandrine! Même en petite forme ça passe ;)…
J’y vais le weekend prochain, en espérant que les conditions soient également bonnes :)!
J’espère que vous aurez les mêmes conditions que nous, on a vraiment eu du bol, c’était tout parfait. Idéalement, il faudrait rehausser Randa de 500 mètres, sinon c’est top 😉