Cours chef de course CAS

Lundi 18 juin
Nous avons rendez-vous à midi à Champex, et faisont rapidement connaissance avec les 13 participants et les 3 guides qui nous accompagneront pour ce cours d’une semaine. Deux visages ne me sont pas inconnus. Manu, mon pote guide avec qui j’ai déjà vécu une ribambelle d’aventures et Camille, que j’ai déjà croisé dans une cabane au fin fond du canton de Saint-Gall lors de mon trek d’Appenzell au Tessin.

On commence la journée par un pic-nic au sommet du télésiège et comme souvent dans ce genre de cours, les sujets de discussion ne manquent pas et la complicité se crée rapidement. J’ai de nouveau le méchant sentiment d’être le boulet du groupe, tant le niveau de mes camarades me paraît dément.. entre Flo la grimpeuse de l’extrême, Lydiane l’expéditionniste billingue et Séb qui était sur un 8000 il y a moins d’un mois, ça va être dur de faire bonne figure. Je sais aussi que c’est une chance et l’occasion unique d’apprendre de toutes ces personnes expérimentées.

La première soirée est consacrée à faire et refaire des noeuds, avec une mains, deux mains, mousqueton ouvert ou fermé, avec les dents … non je déconne. J’apprend qu’ici « mousqueton » se prononce « mousquetong » et que j’ai drôlement de la chance que mon ami Stefano ait pris une journée de son temps pour revoir toutes ces manips avec moi. J’arrive à peu près à donner l’illusion que je sais ce que je fais.

Mardi 19 juin
On file derrière la cabane faire des relais. Tout y passe: sur spits, relié, non relié, compensé, sur friends, coinceurs, sangles et lunules. On revoit également toutes les étappes pour faire un rappel. On grimpe une voie de 3 longeurs facile et jolie et une couenne très belle avec un sale petit pas dans une renfrougne où il vaut mieux ne pas être trop grand.

Après cette belle journée dans le granite je crève de chaud et profite que le petit lac de la cabane fonde à vue d’oeil pour me jeter dedans. C’est pas bien chaud, mais ça détend ! Après souper, le temps est venu de préparer les courses du lendemain. L’Aiguille de la cabane et l’Aiguille d’Arpette sont au programme. Raymond, le gardien, n’est pas avare de bon conseils et fouille même dans la collection de photos perso pour nous expliquer tous les détails des course. Le tout sera de s’en rappeler le moment venu.

Mercredi 20 juin

Nous sommes le dernier groupe à partir, l’idée étant de ne pas se retrouver tous en même temps dans le couloir. Mais celui-ci est bien moins péteux et raide qu’il n’y paraît et nous nous retrouvons bientôt sur l’arête proporement dite. Celle-ci est idéale pour progresser corde courte, entrecoupée de quelques petites longueurs. Dans notre groupe c’est Séb qui mène la course de main de maître et nous arrivons au sommet sans encombres.

C’est à mon tour de mener la course dans la descente. Super. Je ne sais pas ce qui m’a pris de choisir cette portion d’itinéraire, moi qui suis désescaladophobe. M’enfin, je m’en sors plus ou moins. Comme je suis assez nulle en recherche d’itinéraire, j’applique la tactique suivante: si mon sens me dit d’aller à gauche, je vais à droite ! Ca marche pas mal et finalement, nous nous retrouvons au départ du couloir en neige où nous chaussons les crampons et filons à la cabane.

L’après-midi, on part pour l’Aiguille d’Arpette. J’ai déjà fait cette course en 2013 alors que je débutais l’alpi et j’ai le souvenir d’une longueur ABO+ pour laquelle j’avais eu besoin de 30 minutes pour franchir 3 mètres. J’ai bien rigolé en franchissant le ressaut sans trouver le pas qui m’avait posé problème à l’époque.

Bon, je commence quand même à fatiguer, la journée n’a pas été de tout repos. Je fais quelques bêtises en essayant de les cacher au mieux 😉 C’est pas toujours réussi. Le sommet, deux rappels, un peu de marche dans les cailloux, et la journée est finie.

Jeudi 21 juin

Nous descendons sur le glacier faire quelques exercices de glaces: relai sur vis à glace,  lunules, champignons, excercices de cramponnage, taillage de marche. Finalement nous nous ré-encordons et montons à Trient, où nous allons faire des excercices d’auto sauvetage pendus à la barrière de la cabane. Daniel remarque quand même qu’il manque des boulons à la barrière, mais ce n’est pas grave, il n’y a que 4 personnes qui y sont suspendues ;-D

Vendredi 22 juin

Au programme aujourd’hui, la traversée des Aiguilles du Tour. La voie normale du sommet Sud est super parcourue et assez facile, l’arête NE du sommet Nord est un bel itinéraire dans un cadre assez sauvage. Le début est un peu péteux, mais on retrouve bien vite le beau caillou de la région. Je fais équipe avec Benjamin, il grimpe vraiment bien et c’est dure de faire comme si on avait un débutant au bout de la corde. Pour faire plus vrai, je l’appellerai « Géraldine », le nom de ma petite soeur qui n’aime pas du tout la montagne. Ca marche pas mal. On profite quelques instants du sommets, seuls, alors que l’on voit déjà la foule s’agglutiner au sommet sud.

Une désescalade, un rappel, on traverse un collu en neige et on rejoint la voie normale. Y a du monde ! Bon il faut dire qu’on est déjà 16, les autres on dû être contents de nous voir débarquer. Jeff nous gratifie de ces p’tites remarques à deux balles qui nous font bien marrer et on descend !

A la cabane, Lydiane réussi à me faire monter sur une slack-line, pas facile cette histoire. Le soir, nous choisissons la course pour le dernier jours. Une équipe part faire une partie de la traversée des Dorées, j’irai à Tête Blanche et Petite Fourche. Le choix a été difficile à faire, mais je préfère assurer en faisant un truc de mon niveau. Les Dorées seront toujours là.

Samedi 23 juin

On file vers le Col du Tour où nous basculons du côté de la Mecque pour rejoindre la voie normale de Tête Blanche. Malheureusement, Daniel, qui mène la course, se trompe et nous enmène au Col Blanc. S’il m’avait attendue, je lui aurais soufflé le bon chemin ! Faut toujours attendre les limaces, ça peut servir. Surtout les limaces qui ont déjà fait la course. Bref. On fini par monter au sommet, puis on file à Petite Fourche. Je retrouve la dalle avec les trous de crampons, là encore elle est beaucoup moins raide qu’en 2013. C’est fou comme ces itinéraires se sont applatis en 5 ans.

A la descente, Manu nous propose de grimper un joli gendarme en IV+. C’est super beau ! On retrouve ensuite notre itinéraire et le rappel du col Blanc. Je descend avec Camille, c’est chouette, je me prend plein de glace sur la tronche lors du passage de la rimaye. Je regrette de n’avoir pas dégainé mon appareil photo, c’est vraiment dingue.

Le soir à la cabane, on est appelé un à un pour reçevoir notre papier, ou pas. Si le vendredi soir j’étais sure de ne pas l’avoir, je suis un peu plus confiante aujourd’hui. Si certains de mes coéquipiers ont été bien challengés, j’ai l’impression qu’on m’a un peu plus « foutu la paix » et que mon sort est déjà scellé. C’est bon, je l’ai ! Bon, sans surprise, j’ai eu « insuffisant » à la condition physique. M’en fout, j’organiserai des courses d’escargots.

 

Dimanche 24 juin

Je me réjouis de me laver, mais à part ça je suis plutôt triste de quitter l’équipe. J’en ai appris un rayon cette semaine, non seulement grâce aux professionnels qui nous ont accompagnés, mais aussi grâce aux participants, tous passionnés. J’espère que nos chemins se recroiseront, sur les mottes gelées de la Grummfluh, ou ailleurs.

Un merci tout spécial à Pierre-Yves qui nous a transmis, avec bienveillance, sa devise: simple et propre 😜

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