Arête E
Enfin l’heure de notre sortie annuelle avec Manu ! Je suis crevée et je propose d’aller grimper à Finale, en me disant secrètement que je laisserai les gars aller grimper tout seuls et que j’irai me la couler douce sur une plage.
Manu me convint quand même de faire l’arête E du Mont Viso « au passage ». J’accepte et le piège se referme … autant tuer le suspens tout de suite, personne ne mettra les pieds ni à Finale, ni sur une plage de toute la semaine 😂.
Après 4 heures de route, nous voilà au parking de Pian del Re où nous nous mettons en marche pour le chouette refuge de Quintino Sella al Lago Grande del Viso. On ne se fait pas chier pour donner des noms aux refuge dans ce pays: on les appelle tous Quintino Sella (le fondateur du CAI) et après on rajoute leur lieu et ni vu ni connu j’t’embrouille.




L’après-midi est déjà bien entamé et on ne distingue pas grand chose du paysage incroyable qui nous entoure, ni du sommet du lendemain (et c’est tant mieux). Le refuge est bien plein pour un dimanche soir de septembre, mais l’accueil est adorable et le repas délicieux. Je vais me coucher l’esprit tranquille.
P’tit déj à 4h30, départ à 5h00. Manu, qui avait repéré l’approche le soir d’avant, rattrape et dépasse tous ses collègues dans l’approche malgré le gros boulet qu’il traîne dans sa cordée et confirme ainsi l’adage bien connu des montagnards: « rien ne sert de courir, il faut savoir où l’on va ».
On attaque l’arête de nuit, ça grimpe, c’est génial. J’ai du monstre plaisir à être ici avec c’t’équipe et à grimper sans appréhension, sans avoir à chercher le chemin et avec une corde bien tendue. C’est top. Le levé de soleil par dessus la nebbia est un moment génial, on s’arrête plusieurs fois pour prendre des photos et profiter de l’instant.






On arrive aux pieds de la Tour Saint-Robert, qu’on a appelé Saint André ou Saint Antoine durant toute la course, et on décide d’éviter les trois longueurs en dalle et de la contourner par les beaux dièdres à gauche. L’escalade est super plaisante, j’adore !









1000 mètres d’escalade dans un super rocher, mais vraiment c’est top de chez top. Quelle belle bande de veinards on fait. On rejoint la voie normale, le sommet doit être tout proche, mais la nebbia nous a rejoint et on ne voit plus rien de ce qui nous entoure. Encore quelques pas et on voit la croix sommitale, youpiie ! Un type explique à sa femme tout ce qu’on devrait voir: alors là on devrait voir le Queyras, là l’Argentera, là la plaine du Pò, là les Ecrins … oui alors on ne voit que dalle, mais on est heureux quand même !
La descente est chiante mais pas trop difficile, je grogne quand même quand il faut remonter au Pas des Sagnettes. Il faut que je relance ma pétition « contre les montées à la descente », sérieusement c’est pas possible. On avait décidé de passer une deuxième nuit au refuge plutôt que de se taper toute la descente, c’était une bonne idée.
Le lendemain, on est parti pour l’Argentera, je vous raconterai ça tout bientôt 😉