Rimpfischhorn

Après deux tentatives avec des bivouacs complètement foireux (le dernier, j’avais renversé les spaghettis et leur eau de cuisson sur mon sac de couchage, un régal), on prend cette fois l’option de partir de Britannia. On a l’espoir qu’une bonne nuit de sommeil et un bon repas nous donnera l’énergie nécessaire pour aller au sommet.

C’est le week-end de Pâques, la cabane est pleine comme un œuf. Heureusement dans ce joyeux bazar, on retrouve nos copains Emma et Jonas; ça fait mille ans qu’on ne s’est pas vu et on a des tas de trucs à se raconter, la soirée passe super vite et je n’ai pas le temps de psychoter.

5h55, ciel étoilé, froid vivifiant, on descend les 150m sous la cabane. C’est le meilleur moment de la journée: je suis encore en pleine forme, on est tout seuls et le spectacle que nous offre la nature est dément. On a déjà remonté ce glacier de l’Allalin plusieurs fois, on s’encorde et on enclenche le pilote automatique. A 20m l’un de l’autre, les discussions sont inexistantes et chacun s’enferme dans sa bulle et dans ses pensées.

L’arrivée à l’Allalinpass vient nous sortir de notre torpeur avec sa vue dingo sur Weisshorn d’abord, puis sur tous les 4000 entourant Zermatt. Trop beau. On croit faire les malins à essayer de couper au plus haut pour ne pas perdre trop d’altitude, mais on va se faire un peu chier à slalomer entre des crevasses monstres. En montagne, le chemin le plus court n’est pas forcément le plus rapide, on devrait le savoir depuis le temps. On fera mieux au retour.

Du mystère des cotations

Cahin-caha, nous voilà au dépôt des skis. Il y a plusieurs cordées qui se lancent à l’assaut du sommet avant nous, nous faisons une petite pause pour reprendre quelques forces avant d’y aller à notre tour. Ça bouchonne un peu. Personnellement, ça n’est pas pour me déplaire, je reprends mon souffle en discutant avec la dame devant moi, c’est plutôt chouette.

Je trouve certains pas d’escalade pas donné, c’est pas mega facile comme je me l’étais imaginé (éternelle optimiste) et c’est gazeux à souhait. Comme d’habitude, Pål crapahute devant sans soucis, trainant son boulet au bout de sa corde. Je me demande comment je vais bien pouvoir faire pour redescendre cette arête, mais bon au point où j’en suis, hors de question de m’arrêter là.

On arrive au sommet, click clack, on entame la descente. Devant nous, une cordée de suisses-allemands dont la fille est tellement terrorisée que j’ai l’impression d’avoir un moral d’acier. Il y a deux-trois pieux idéalement placé qui permettent de s’assurer correctement. On est bien contents de retrouver nos skis, on aura quand même mis 3 heures aller-retour pour aller au sommet, bouchons compris.

Je trouvais quand même bizarre cette cotation PD pour ce Rimpfisch, alors qu’un Finster qui est quand même bien plus facile est côté AD-… Sur le site du CAS, c’est le pompom: Le Rimpfisch depuis Britannia c’est PD+ et depuis Täschhütte AD+… un jour faudra m’expliquer. En attendant, je vais arrêter de regarder les cotations je crois.

La descente est top. Neige nickel (heureusement, parce qu’on a plus trop de jambes…), le glacier trop beau, on repeaute une première fois pour repasser l’Allalinpass et une deuxième fois, moins rigolotte, pour remonter à la cabane. Heureusement, ça sent la p’tite mousse !

Et encore quelques photos du lendemain matin, juste pour le plaisir….

Voilà encore notre trace GPS sur Strava. Attention, je sais je me répète, mais ces traces ne doivent pas être suivies à la lettre, déjà parce que, j’en ai parlé, on s’est un peu brouté à la montée après l’Allalinpass et aussi parce que le glacier change vite et ce qui était vrai ce week-end ne le sera peut-être plus le suivant. Take care & Have fun !

2 commentaires

  1. Salut,
    Super ces photos et ce compte-rendu 😀

    Concernant les cotations par rapport au Finster, est-ce que ce ne serait pas les conditions que vous avez eu qui changerait ton impression sur la difficulté?

    Tu parles de pieux pour le sommet, surement nouvellement placé par rapport à 2022.

    Au plaisir,
    Romain

    1. Merci pour ton message ! Oui tu as surement raison, c’est subjectif ces cotations de toutes façons.
      Il y avait au moins trois pieux en T le long de l’arête; je ne sais pas depuis quand ils sont là, mais je les ai bien apprécié !
      Bonne suite,
      Sandrine

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