Kirghistan

Les images et les émotions se bousculent tellement dans ma tête, même après deux jours de retour sur Terre, que je ne sais pas comment structurer ce post pour qu’il soit lisible et compréhensible par tous. Je vais essayer de vous raconter cela au mieux et de répondre aux questions que vous m’avez posées, et que je me posais aussi, avant le départ.

L’équipe

Le séjour était organisé par Xavier Carrard et son bureau de guides Helyum. Initialement, nous devions partir le 13 mars 2020, mais je vous laisse vous rappeler de ce qui s’est passé ce jour-là. Bref, ça valait la peine d’attendre de toutes façons.

On était 12, encadrés par deux guides et un aspi. Il y avait Xavier donc, dit Xav’, le boss, qui faisait là son 8ème voyage au Kirghistan. Avec son accent du bout du lac et son franc parler, il nous a coaché, accompagné, il a partagé ses connaissances et son expérience du pays comme personne d’autre; Arthur, un jeune guide super patient, spécialisé en imitations en tous genre, capable de faire une trace dans 80cm de poudre cartonnée avec une crève monumentale et pêcheur à ses heures perdues. Et Léo, aspi cuvée 2022, un rude bon gamin avec la banane du matin au soir, qui avait quand même penser à amener une meule entière de fromage à raclette pour assurer la survie du groupe. Il ira loin ce jeune homme !

Arthur, Xavier et Léo

Parmi les participants, il y a nos copains du CAS Monthey, Mathilde et Salvat; Marilyn, avec qui nous avions déjà partagé une journée de cascade de glace à Cogne, Jean-Marie, Léa et Hugo, Sylvie et José, Julie et enfin Luca.

Ça Karakol en tête

On est arrivé à l’heure et avec tous nos bagages à Bishkek, la capitale. On a enchaîné avec 8 heures de minibus dont deux arrêts, un dans un espèce de restoroute improbable et l’autre au bord du magnifique Lac d’Issyk-Kul. On est arrivé dans l’après-midi à Karakol. Après avoir déposé nos affaires dans un hôtel super chouette, on saute dans des taxis en direction du centre-ville. On visite le musée historique où une large section est consacrée à notre compatriote Ella Maillard et la responsable se montre enthousiaste à l’idée de rencontrer un troupeau de suisses et de pouvoir pratiquer son allemand.

On visite également l’église de la Sainte-Trinité et on se balade dans les rues, avant de faire une sieste un repas gargantuesque (le premier d’une longue série) dans un restaurant du coin.

Le lendemain, il nous reste le dernier bout de route à faire jusqu’au camp. Sur le papier, c’est rien en comparaison de la distance déjà parcourue, mais on ne sera pas en manque d’aventure. On commence par remonter dans notre minibus pour 30 minutes, puis on charge une camionnette estampillée DDR avec tous nos bagages alors que les humains sont transportés dans une bétaillère pour quelques kilomètres.

Ensuite, on transvase le tout sur des motoneiges. 11 personnes sont tractées, tandis que Xavier, Luca, Pål et moi partons en peau. Je pensais me la couler douce, papoter et faire des photos mais que dalle. Xav’ imprime d’emblée un rythme effréné, tandis que je m’épuise à essayer de le suivre sans succès. Ouf …. je sens que je vais en chier cette semaine. Je suis soulagée quand j’entends la motoneige qui redescend nous chercher. On fait 2 kil sur la moto jusqu’à ce qu’il n’y ait finalement plus de neige et qu’on finisse à pieds. Nos bagages sont transportés sur un espèce de Side-Car ingénieux.. comme souvent, à défaut de moyens, ils ont des idées ! et ça fonctionne !

Home sweet home

On découvre notre camp et nos yourtes, très confortables, à 2600m d’altitude. On dort à un mètre au dessus du sol, ce qui permet d’une part de ne pas se les geler et d’autre part, de ranger ses affaires en dessous (bon ça s’était vrai le premier jour, après c’était un joyeux bordel de trucs qui séchaient partout).

Au camp, nous avons été chouchouté par Natalie, Alex et Nicolai. Le matin, c’était un p’tit déj royal qui nous attendait, avec sois du porridge soit des oeufs, comme le disait la célèbre phrase de Nicolai: « Who wants porridge who wants sexggs? »

En revenant du ski, c’était une soupe toujours délicieuse. Et un repas roboratif le soir, avec de la salade et un plat chaud, plus toutes les provisions, fromages, saucisses, chocolats, carambars en tous genres qu’on avait amenés, autant dire qu’on n’est pas morts de faim.

Mais surtout, en fin d’après-midi, il y avait le rituel du sauna. Alors là mes p’tits amis, c’était le kiff total. C’était une espèce de tente assez bien isolée, avec deux compartiments distincts. Dans le premier, on se fout à oilpé ou en maillot et on rempli une bassine d’eau glacée. Dans le second, chauffé à fond par un poêle à bois, on fait son mélange de flotte en rajoutant de l’eau brûlante dans la bassine. Ce qui permet de se laver plus que correctement, j’ai même réussi à me laver les cheveux, alors que je m’étais préparée psychologiquement à ressembler à un playmobile toute la semaine.

Bref, une fois qu’on a bien chaud, on peut aller se jeter dans l’eau glacée de la rivière toute proche et répéter l’opération plusieurs fois. Et quand on est propre, comble du luxe, on peut aller macérer dans le Hotpot jusqu’à en ressortir tout fripés. Mais c’était tellement bien !

Ski-rghistan

Et le ski, me direz-vous ? Si l’on excepte le premier après-midi où nous avons fait une sortie dans une neige vraiment compliquée à skier et où nous avons tous cru que nous allions fissa retourner faire des cours avec Snowli, on a fait du super ski.

Je ne vais pas vous décrire chaque journée, déjà parce que ça vous ferait une belle jambe, mais aussi parce que je n’ai tout simplement aucune idée d’où on est allé 🤣. Il y avait bien le sommet, splendide, du dernier jour qui avait une plaque au sommet, mais c’était évidemment écrit en cyrillique et illustré par un marteau et une faucille. Moi ça m’a surtout fait penser à « La Cité de la Peur », chacun ses références.

Chaque jour, nous avons parcouru entre 800 et 1200m de dénivelé. Pour notre plus grand bonheur, il y avait presque tous les jours un portage et un passage en crampons, qu’on n’aura définitivement pas portés pour rien. Le groupe avait un chouette niveau de ski, ce qui nous a permis de skier de belles pentes et de se faire vraiment plaisir.

Xavier nous avait recommandé de prendre des skis de plus de 100mm au patin. Les miens faisait 95, je n’ai pas osé prendre les 108 de peur de ne pas arriver à suivre à la montée. Et rétrospectivement je pense avoir fait le bon choix, parce que déjà avec mes skis relativement légers, j’étais un peu le boulet à la montée. Trop contente par contre d’avoir mis une deuxième paire de peaux dans le sac, mes peaux habituelles ont botté et je n’ai pas réussi à les récupérer, malgré qu’Arthur ait eu l’immense gentillesse de me les farter avec le fer et tout, rien n’y a fait.

Retour sur Terre

Grosse bouffée d’émotion au retour de notre dernier jour de ski. La fin approche méchamment, je suis triste de quitter le camp et je redoute de prendre congé de mes compagnons de route. On est tous différents, avec nos caractères, mais vivre une expérience pareille tisse des liens très forts.

On part à pieds, skis sur le sac. On pourra skier de temps en temps jusqu’à rejoindre notre bétaillère préférée. C’est vraiment pittoresque cette descente. Ensuite on remonte dans notre minibus pour les 400 km et quelques 8 heures de route qui nous séparent de Bishkek. On s’ennuie un peu, ce qui nous vaut des conversations intéressantes:

-Tu crois qu’on les appelle comment les habitants de Karakol ?

-Ben les Karakolais !

-Et pis ceux de Bishkek ?

-Les Bishkekois

-Ca serait pas plutôt les Bishkekets ?

-Et les femmes les Bishkekettes ?

Pfff… vivement qu’on arrive. On débarque dans un hôtel du centre ville et on va faire un festin dans un super resto où on commande des tas de plats sur photo, sans trop savoir ce qu’on commande. Quand même, mention spéciale au plat de champignons de Léa et Mathilde, qui avait déjà l’air pas terrible sur photo mais qui était encore pire dans la réalité. J’en ai tellement ri que j’en ai encore mal au ventre trois jours plus tard à l’heure à laquelle j’écris ces lignes.

Merci

Quelle chance on a de vivre des expériences pareilles. D’avoir la santé pour le faire aussi. D’avoir sur notre route des personnes qui s’investissent pour faire vivre des expériences pareilles à d’autres. Durant ce séjour, nos guides ont largement dépasser ce que l’on est en droit d’attendre d’un guide de montagne: ils ont été tour-opertateurs, cuistots, toubibs, psychologues, négociateurs, service-men et j’en passe et des meilleures. Xavier, Arthur, Léo, nous vous remercions du fond du coeur.

Merci aussi à nos compagnons pour les rires, la bonne humeur, les discussions sérieuses ou pas et l’Amitié partagée.

Playlist

Ce séjour a été varié sur tous les plans, y compris pour la musique. A destination de mes compagnons de route, j’ai compilé les hits de la semaine dans une playlist. Les copains, si j’ai oublié qqch envoyez-moi le titre par MP ou dans les commentaires. Pour les autres je déconseille, cette playlist n’a aucun sens 😉

Pour en savoir plus

  • Helyum.ch, pour rêver à vos futures voyages et lire les super comptes-rendus des voyages passés.
  • No Shachlik – Un film trop bien dans lequel on apprend qu’il y a des gens assez tarés pour passer 17 jours dans une parois sous la neige et la flotte, et que le costume de Borrat de Taffon n’est pas une légende urbaine …

Photos: Mathilde, Sylvie, Léa et Marilyn. Merci 😘

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