Formation canyoning
Cette année, nous avons souhaité devenir autonome dans des canyons « faciles » et avons entrepris une formation, d’abord avec le CAS, puis en privé avec un formateur incroyable, pédagogue, patient, avide de transmettre ses connaissances, bienveillant, bref, chou comme une laitue. Il a expressément demandé à rester anonyme (quel monde de merde, ces canyoneurs 🙄) appelons-le Alberto.
Samedi matin, on a rendez-vous près de Brig à la sortie du Mundbach. Il flotte, il fait gris, on se dit qu’on a choisi un bon week-end pour notre formation. On va voir le débit de la rivière à la sortie du canyon proprement dite, c’est à dire au-dessus des captages de flotte. Le bassin versant du Mundbach est relativement grand et commence par un glacier (sur le flan du Nesthorn tout en haut du Gredetschtal). Il y a 1000 trucs à prendre en compte avant de se lancer dans un canyon, des tas de choses auxquels on n’a pas à penser quand on suit un guide.
On prend une voiture pour monter au départ, sur le grand pont entre Birgisch et Mund. On cherche comment rejoindre le canyon de la manière la plus safe possible, les herbes sont trempes et le relief bien raide. On finit par tirer des rappels sur des arbres rive droite, ça va bien. On a convenu que Pål et moi iront en alternance devant, avec Alberto au milieu qui contrôlera ce qu’on fait mais n’interviendra qu’en cas de nécessité. J’arrive au premier relai et équipe le rappel sans trop de mal, ouf. La suite s’enchaîne bien, c’est un super canyon pour faire de la formation, il n’y a presque que des rappels.
On fait une pause à la hauteur de la prise d’eau pour le bisse et on regarde comment faire pour couper la corde (sans se vautrer, c’est là tout l’intérêt du truc). Après avoir avalé quelques calories, on reprend notre descente. Tout se passe à merveille jusqu’au grand rappel sous le pont BLS où je coince la corde. Rien de grave, mais je suis gentiment au bout du rouleau et j’avais pas vraiment envie d’utiliser le peu d’énergie qui me restais à tirer comme un sourd sur ce truc. Encore deux rappels et on arrive au bout !
On fait un apéro sur le parking sous la pluie, on est à moitié à poils en train de baffrer des chips sous le regard étonné des quelques automobilistes qui passent par là.
La Rogne
Le lendemain, on retrouve notre pote sur la route du Sanetsch. On a eu du mal à le convaincre de venir avec nous, il est d’avis qu’on se débrouillerait très bien tout seuls. Sauf que moi je ne le sens encore pas trop (et pour être honnête, je ne sais pas si je le sentirai un jour).
Le programme du jour est un affluent de la Morge. Le chemin d’accès est facile à trouver et très bien balisé. On tombe assez rapidement sur deux carcasses de chamois toutes fraîches (viscères, pattes, peau, cornes ….) certainement chassé tout à fait légalement par un de ces bons chasseurs à l’éthique irréprochable cela va de soi … 🙄 C’est charmant. Malheureusement, le début du canyon est vraiment une décharge à ciel ouvert, c’est assez triste.
Cela mis à part, y a de belles cascades, de chouettes rappels et c’est quand même bien encaissé. On commence à être plus efficaces et plus agiles dans nos manipulations, même s’il y a encore du travail.
On arrive à l’embouchure dans la Morge qui elle, a un bon débit. On remonte bien dru dans le pentu jusqu’à la voiture. Apéro et bilan du week-end: on a appris pleins de trucs, maintenant il va falloir les mettre en pratique et surtout avoir les cou…illes de se lancer tout seuls. On vous tiendra au jus !
Edit du 15.10 – We did it !
On avait un samedi de libre, il ne faisait pas super beau. On s’est dit que c’était l’occasion ou jamais d’aller faire c’te Rogne tous seuls. Le topo est encore bien frais dans nos têtes et on sait qu’on ne devrait pas avoir de grande surprise.
Quand même, au moment de s’équiper, on ne faisait pas les fiers. On avait tout le temps, heureusement, donc on a marché bien tranquillement, histoire de ne pas se faire une cheville bêtement, et pris le temps de vérifier deux fois à chaque fois qu’on a installé un rappel.
Il y avait pas mal plus de flotte que trois semaines auparavant, mais le niveau nous a paru OK, si tant est qu’on puisse juger au vu de nos maigres connaissances. Le relai de la C13 dans la première partie est assez exposé et pas hyper confortable à installer, sinon franchement, ça va et c’est un chouette canyon pour s’exercer.
Le topo est ici: Rogne
Altitude-positive.net 