On avait deux semaines de vacances en janvier, et on avait décidé de rester par là pour skier. Viviane avait aussi quelques jours, et on avait prévu de se retrouver. Des conditions météorologiques exceptionnelles sur le Valais font rage en ce mois de janvier. Des quantités de neige phénoménales tombent en altitude, alors qu’il pleut jusqu’à 1800 mètres. Il faut partir !
Queyras, Mercantour ? c’est pas mieux. Tessin ? encore pire. Dolomites ? Ah ouai !! Il devrait y faire beau dans les prochains jours. Un peu venteux, mais ça ne peut pas être pire qu’ici.
En deux heures, le projet et bouclé (si je pouvais être aussi efficace au boulot … :-D) Les copains nous ont donné quelques itinéraires, j’ai pris contact avec un guide du coin que nous avions rencontré au refuge d’Ayas quelques années auparavant, Airbnb est venu à notre secours pour trouver un chouette logement pour les 3. Nickel.
Les huit heures de route ont passé très vite avec notre Viviane qui nous a fait tous les jeux de voiture qu’elle connait ! On débarque en fin de journée à Cortina, on file faire quelques courses pour les prochains jours. L’épicier nous apprend l’italien, on retiendra: Pomodoooori, cipooooolllle, et prosciutto crudo. On a répété notre vocabulaire toute la semaine.
Forcella di Giau
On commence en douceur, sur le papier. Un petit col après 400m de dénivelé, et la possibilité de continuer sur un petit sommet derrière. C’était sans compter Eole qui s’est levé méchamment alors que nous approchions du col. On a presque de la peine à tenir debout et c’est franchement désagréable, alors on file de là fissa. A peine plus bas, le calme revient et on fait du super ski, dans une forêt très clairsemée. On pique-nique et on repart pour une montée, en prenant soin de s’arrêter un peu avant le col, pour enlever les peaux au calme. Re-belle descente !
On est complètement sous le charme des parois dolomitiques qui nous entourent. On ne le sait pas encore, mais on a encore rien vu !







Lastoni di Formin
On choisit une rando avec un grand bout dans la forêt, des fois que notre pote le vent ne se soit pas encore complètement calmé. C’est notre ami Bertrand, grand connaisseur de la région, qui nous a filé le tuyau.
On part tranquillement, j’apprécie chaque instant dans cette belle forêt enneigée. Quand celle-ci s’éclaircit, on découvre des parois incroyables des deux côté d’un beau vallon. Deux autrichiens qui étaient devant nous font demi tour. On a pas tout compris tellement qu’ils parlaient un allemand bizarre, mais ils ont trouvé plus prudent de faire demi tour … soit. On continue et on décide d’aller voir par nous même. On arrive en effet à un espèce de petit raidillon qui devrait nous permettre de sortir du vallon et de prendre pied sur le grand plateau sommital. Malgré la pente, la neige paraît stable et les accumulations peu importantes. On y va chacun notre tour et arrivons en haut sans encombre. On continue jusqu’à un joli sommet cairné, et on profite de la vue à 360 degrés.
La descente est super. Viviane a le chic pour nous trouver les meilleures pentes à skier. Il suffit de la suivre, elle est toujours au meilleur spot ! Je descend tranquillement sur la route, alors que les deux zouaves s’éclatent dans la forêt, ils font plaisir à voir.





Val Mezdì et couloir Holzer
Alberto vient nous chercher à 8h00 à l’appart, et c’est parti pour 50 minutes de route jusqu’à Arabba. En chemin il nous décrit toutes les montagnes et les innombrables voies d’escalade au pieds desquelles nous passons. Décidemment, il faudra revenir !
A Arabba nous nous entassons dans une benne. Beurk…. on sait pourquoi on ne fait plus de ski de piste ! On descend une première pente pour qu’Alberto puisse se faire une idée de notre niveau de ski, puis on file à toute allure prendre un nouveau télécabine en direction de Passo Pordoi. De la nous prenons la benne pour le Sass Pordoi, un espèce de plateau lunaire entre 2900 et 3100m d’altitude. Nous mettons les peaux jusqu’au refuge Boé, et nous engageons dans le Val Mezdì. Le haut fait 40° (information vérifiée, même si d’après Alberto, c’est à peine 35°. Faut jamais leur faire confiance à ces guides 😀 )
La descente est extraordinaire, dans un décor hallucinant ! La neige est super de haut en bas et c’est un peu hébétés que nous débarquons sur les pistes bondées d’Alta Badia. On reprend les télé en 4ème vitesse, passant de l’un à l’autre pour nous retrouver à nouveau au Passo Pordoi où nous avalons un panini et une bière. Vivi et Pål sont secs et préfèrent nous attendre sur une terrasse. Alberto m’emmène faire un deuxième couloir « un peu plus raide que le Val Mezdì » Heureusement que je ne connaissais pas le coin que je n’avais jamais lu le topo, parce que sinon j’aurais clairement choisi la terrasse. Et je serais passée à côté du truc le plus dingue que j’ai jamais skié !
Des passages à 50° dans le haut, une moyenne de 45°, un rappel au milieu. Parfois juste assez de largeur pour faire passer mes skis de 1.78 … Pour moi et mon petit niveau, c’était concentration max du début à la fin et franchement j’étais quand même contente de débouler sur le cône de sortie sans encombre.
On a retrouvé les copains sur leur terrasse et nous sommes rentés à Cortina. On avait prévu un resto le soir mais on est tous crevés. Une tartine et au lit !
Photos du Val Mezdì






Photos du couloir Holzer (par Alberto)







Forcella della Neve
Dernier jour de ski de notre séjour express: sur conseils d’Alberto, on file du côté du lago Misurina pour une belle rando qui nous amène jusqu’à un petit col, Forcella della Neve. Grande ambiance une fois de plus, c’est magique comme endroit. On casse la croûte, seuls sur notre petit col au milieu des pics dolomitiques. Dolo-Mythique, j’ai envie de dire.
On est vraiment tombé sous le charme de la région. Les habitants ont un vrai sens de l’accueil, une vraie authenticité aussi. Grazie a tutti !






