Dent du Géant

Quand Bruno m’a appelé une dizaine de jours avant pour me proposer d’aller à la Dent du Géant, j’ai oscillé entre grand enthousiasme et crise d’angoisse. Qui n’a jamais vu et fantasmé sur les fameuses plaques Burgener ? La Dent du Géant et sa silhouette caractéristique se voient de loin à la ronde et franchement, moi et mon petit niveau on n’a même jamais envisagé que cela serait possible de grimper dessus un jour. D’autant plus que, maintenant vous me connaissez, la perpective de devoir redescendre de là par les fameux rappels aériens de la face sud me donnait des sueurs froides.

Mais voilà. Le destin fait bien les choses.

Rendez-vous était donné la veille à Sembrancher. Munis de nos tests Covid négatifs, nous avons surmonté haut la main la première épreuve, à savoir traverser la frontière italienne, et avons passé la journée à grimper dans le Val Ferret sur du rocher dément.

En fin de journée, la super cabine du Skyway nous a propulsé en quelques minutes jusqu’au refuge Torino. Ça c’est des montées en cabane comme je les aime ! Mon côté faignasse surdéveloppé a adoré les 100 mètres à parcourir à pieds de l’ascenseur à la porte du refuge et son corolaire: avoir pu remplir mon sac de tas de trucs inutiles comme des fringues propres, un bouquin et du savon 😉

Bizarrement j’arrive à ne pas psychoter sur ce qui m’attend le lendemain et je m’endors comme un bébé.

P’tit déj à 4h00, je me sens en pleine forme, confiante (amen …) et heureuse. On sort du refuge et on s’équipe. Les premières lueurs du jour nous accueille sur le glacier, l’instant est magique et j’essaie de profiter de chaque seconde.

La partie en mixte est en excellentes conditions et beaucoup plus courte que ce que je m’étais imaginée. On arrive à l’attaque derrière deux cordées de français super sympas. Personne dernière nous heureusement, je peux prendre le temps que je veux sans me stresser, c’est top.

Bruno part dans la première longueur, j’essaie de bien observer comment il s’y prend, ça a pas l’air tout facile. Finalement quand vient mon tour ça ne se passe pas trop mal. La suite est plus facile et le moment où on arrive aux fameuses plaques est incroyable, elles sont encore mille fois plus belles et impressionnantes en vrai. J’en peux plus, je suis trop contente d’être là ! Je m’étonne de n’avoir aucune appréhension du vide, je me sens à l’aise et en confiance. Il faudra que j’essaie de me rappeler de ce moment de grâce le jour probablement pas si éloigné où je péterai un cable dans un 3b à 6 mètres du sol 😉

On arrive au sommet bien heureux, un petit moment d’éternité comme on en vit que là-haut.

Bon ben c’est pas tout ça, mais il faut redescendre ! Le premier rappel se passe super, le second est horrible en fil d’araignée avec un espèce de pendule de m… pour aller choper le relais. La suite est nickel, plus on descend plus je me détend ! Trop cool de mettre les pieds dans la neige et de faire une belle pause pour se remettre de mes émotions. Sur le retour à la cabane, j’arbore mon sourire idiot des grands jours, des jours où tout a réussi même au delà de mes espérances et de mes attentes. Des jours où on se dit que l’alpi est décidément le plus beau sport du monde.

Le lendemain, on est reparti pour une super course à l’Aiguille d’Entrèves, je vous raconterai tout cela dans un prochain post.

9 commentaires

  1. Bravo Sandrine
    J’ai pris un guide pour faire cette course le 3 et 4 juillet.
    Est ce vraiment difficile? je n’ai pas un niveau de champion en escalade.
    Et je t’avoue que j’ai trop envie de le faire meme si l’angoisse me serre un peu le ventre 🙂
    Merci de ta réponse

    1. Ciao ! Moi non plus je n’ai pas un niveau de malade en escalade, mais franchement ça passe bien ! Avec un guide c’est top, tu n’auras pas à te préoccuper de trouver la voie ! T’inquiète pas ça va aller 😉 Viens me raconter tes impressions, ça m’intéresse ! Tout de bon !
      sandrine

      1. Ok merci beaucoup 🙂..
        Je te ferai un petit commentaire une fois que je l’aurai fait .

    1. C’était dans le secteur « Mochet », le topo est dans plaisir Sud. Les voies n’ont pas de nom, mais elles sont toutes supers belles. A + !

  2. Bravo ! Ça a vraiment l’air chouette et ça donne envie… J’ai un petit niveau en escalade aussi , je grimpe dans le 6a, 6b.. J’ai prévu de faire le Mont blanc par les trois Monts le 22 juillet et en guise d’ acclimatation mes amis proposent la dent du géant depuis Torino. J’oscille entre grosse envie et frousse . Tu as grimpé avec tes chaussures d’alpis ou tu as été obligée de mettre les chaussons ? Et le rappel en fil d’araignée c’est passage obligé ? 😖
    En tout cas bravo à toi et merci pour les photos …
    Delphine

    1. Ciao Delphine ! Je n’ai pas ton niveau en escalade et tout est passé sans problème, de toutes façon tu as toujours les cordes fixes si tu bloques. Et oui, j’ai tout fait en chaussures d’alpi, j’aurais eu beaucoup trop froid en chaussons et franchement ça va bien en grosses.
      A ma connaissance le rappel en fil d’araignée est obligatoire, mais je ne suis pas mega spécialiste de la voie non plus 😉 Demande peut-être à un guide, il pourra mieux te renseigner !
      Je te souhaite une super belle ascension, profite de chaque instant, c’est magnifique !
      Amitiés
      sandrine

      1. Merci à toi pour tes conseils … 👍
        Tu m’as convaincue ! 🙂 Je suis une froussarde mais ça me tente vraiment . Merci !

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