Traversée Gemmi – Engstligenalp par le Wildstrubel

Ça fait longtemps que je voulais faire cette traversée, je n’ai pas été déçue. Déjà les traversées, c’est trop bien en règle générale, on est d’accord non ?

Celle-là ne fait pas exception. On est parti avec David et Pål par le train de 6h41 à Martigny. Le premier spectacle du jour nous été donné par une bande de bouffons qui s’est tapés dessus au beau milieu du Migrolino de la gare, c’était pathétique mais sociologiquement intéressant.

Après cet intermède, on a pris le train puis le bus pour Loèche-les-Bains et le télé pour la Gemmi. La benne est pleine de randonneurs, mais une fois en haut ça s’éparpille rapidement. Il faut dire que les possibilités sont hyper nombreuses dans le coin. On met les couteaux pour faire la petite montée sous la cabane, la trace est bien faite mais encore gelée à cette heure.

Pfff, c’est long cette montée, l’altimètre ne bouge pas, c’est quand même vachement plat. Vers la fin enfin, ça devient efficace et on distingue le Mittelgipfel. Quelle vue de malades depuis ce Wildstrubel, j’en suis toujours bouche bée.

On entame notre descente chez les Bernois. On doit mettre les skis sur le sac pour une petite remontée sur la crête, puis on rejoint le petit col entre le Mittelgipfel et le Grossstrubel. On file plein nord sur un bout de glacier assez dur, y a intérêt d’avoir les carres bien aiguisées.

Puis on arrive au passage redouté, la Früestücksplatz. On a beau essayer d’avoir des infos, finalement, tant qu’on y est pas, difficile de savoir dans quel état c’est. Je marche jusqu’au bord et pour moi et mes deux compères, c’est clair qu’on opte pour la descente en crampons. Deux nénéttes super balaises s’élancent à ski, avec des p’tites frites pourries d’ailleurs, j’en ai un haut le coeur à les regarder. Mais c’est vraiment la grande classe d’avoir un niveau pareil. En crampons, ça va bien, mais même si c’est très esthétique, ça ne donne pas envie de pétouiller dans cette pente sous cette corniche géante.

On est contents quand on a remis nos skis et qu’on file sur Engstligenalp dans une chouette poudreuse tassée comme on aime ! On est vraiment super heureux de notre journée, et même l’attente interminable à la benne et les transports publics bondés ne nous auront pas fait perdre notre sourire.

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